...

Au lendemain du meurtre du médecin généraliste, les bonnes intentions étaient légion. D'autant plus que la question de la violence contre les prestataires de soins avait déjà été déposée plusieurs fois sur la table du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Jan Jambon (N-VA), souhaitait que les cercles de médecins généralistes et les zones de police concluent des protocoles de coopération en matière de sécurité. Il avait envoyé une "lettre circulaire" à ce sujet. Dans le cadre d'un travail de fin d'études, deux jeunes généralistes ont récemment cherché à vérifier si de tels accords de coopération existent déjà. En menant une vaste enquête auprès des cercles de médecins généralistes et des districts de police flamands, ils ont pu obtenir un total de neuf protocoles. Ce n'est pas ce qu'on pourrait appeler un résultat impressionnant. Les Drs Jolien Steenhouwer et Sofie Claeys ont pu constater que les agressions à l'encontre des médecins sont fréquentes: non seulement en Belgique mais aussi au niveau international. Et à l'étranger, elles restent sous le radar: les médecins - ici et ailleurs - hésitent souvent à signaler les incidents à la police. De même, les exemples de coopération efficace entre la police et les médecins pour améliorer la sécurité de ces derniers sont difficiles à trouver dans la littérature internationale. Le fait qu'il soit si difficile de prendre de telles dispositions en Belgique n'est apparemment pas exceptionnel. C'est "grâce" à un autre meurtre - cette fois d'un policier - que le Code pénal pourrait être amendé afin d'infliger des punitions sévères aux auteurs de violences contre les policiers, les médecins, les ambulanciers, .... "Ceux qui commettent des violences à l'encontre de nos prestataires de soins de santé seront punis plus sévèrement à l'avenir", a prévenu début novembre le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique. Après sept ans, un pas de plus vers la tolérance zéro serait-il finalement franchi? En guise de conclusion à leur mémoire de maîtrise - pour lequel ils ont collaboré avec Domus Medica - les Drs Steenhouwer et Claeys ont rédigé un modèle pour l'élaboration de protocoles de coopération locale. "Nous espérons que cela incitera les médecins généralistes et la police à s'asseoir autour d'une table un peu plus rapidement pour travailler à une bonne coopération locale", a déclaré le Dr Steenhouwer.