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Les Spad, qui sont répartis en 16 équipes sur l'ensemble du territoire de la Wallonie, ont été renforcés de 48 ETP depuis le 1er juin 2020, soit un budget de 189.000 euros pour chacun des 16 Spad pour une période d'un an. Le gouvernement wallon a ensuite décidé que ce renforcement serait étendu jusqu'au 31 décembre 2021 en maintenant le budget correspondant. En date du 4 août dernier, les équipes des Spad avaient réalisé 8.160 interventions principalement dans les MR-MRS. "Le retour du terrain indique très clairement que la demande s'éloigne petit à petit du Covid pour se diriger vers des problématiques liées aux troubles cognitifs, à l'isolement, aux relations avec la famille et/ou le personnel soignant, et cetera", rapporte le député wallon Antoine Hermant (PTB). "Néanmoins, cette demande reste importante. La santé mentale a toujours été considérée comme le parent pauvre de la santé et la santé mentale des aînés l'est encore plus. Ces équipes doivent donc pouvoir continuer leurs missions en allant au-delà de la crise sanitaire. Pourtant, d'ici la fin de l'année, leur mission est supposée prendre fin."De nombreuses réflexions sont en cours, se traduisant dans divers travaux, selon une prise en charge de la santé mentale davantage holistique et intégrée. "Pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire sur la santé mentale des citoyens wallons, j'ai conscience que l'octroi de moyens supplémentaires aux services existants doit s'accompagner de mesures structurelles impliquant l'ensemble des politiques ayant un impact sur la santé et le bien-être, ainsi que de mesures de promotion d'une bonne santé mentale", explique Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé. "À ce titre, mon cabinet, les acteurs de terrain et l'Aviq travaillent actuellement à mettre en oeuvre le Plan wallon de prévention et de promotion de la Santé qui vise notamment à renforcer la promotion du bien-être et de la santé mentale et la prévention des troubles psychiques. Ce plan entend aussi intégrer la santé mentale et le bien-être de façon transversale dans toutes les politiques et à tous les niveaux de pouvoir."De plus, le Plan de relance de la Wallonie prévoit un budget de 2,12 milliards d'euros pour soutenir le bien-être, la solidarité et l'inclusion sociale. "La protection de la santé figure parmi les mesures structurantes de cet axe du plan, ce qui se traduira notamment par la création de réseaux locorégionaux de santé de première ligne intégrant la santé mentale. Il s'agira de développer un système de santé plus intégré sur l'ensemble du territoire wallon qui couvrira l'ensemble des aspects liés au bien-être. Le développement de politiques de prévention en assuétudes est également prévu par le Plan de relance."La ministre conclut en mentionnant que son cabinet "travaille aux mesures prises par le gouvernement fédéral pour renforcer les soins psychologiques de première ligne". Or, on sait qu'il y a encore du travail à fournir, notamment en Wallonie (lire jdM n°2691). "Le remboursement des séances ambulatoires pour toute personne présentant un problème psychique de sévérité légère à modérée sur la base d'une prescription médicale constitue une étape importante dans l'évolution des soins en santé mentale."On comprend en filigrane que le travail effectué par les Spad sera continué. Les mesures prises dans le cadre des soins de santé mentale seront d'ailleurs toutes renouvelées dès le 1er janvier 2022. Mais les moyens pour mettre en oeuvre cette stratégie de prise en charge intégrée de santé mentale demeurent une inconnue.