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Parmi les contestataires, mercredi dernier, le Dr Jean-François Moreau, président de l'Aframeco, l'Association francophone des médecins coordinateurs et conseillers (MCC) en maisons de repos et de soins (MRS). " On exige des médecins et du personnel qui entrent en maison de repos, la prise de température, la désinfection de leur matériel et de s'équiper de protections individuelles. Et subitement, sur base d'une déclaration sur l'honneur, de nombreuses personnes seraient autorisées à entrer dans l'institution au risque de contaminer encore plus de résidents. Sans compter que la plupart des enfants de nos résidents ont plus de 65 ans et sont donc eux-mêmes à haut risque de complications sévères en cas de contamination par le Covid-19 bien présent dans ces institutions. " Et d'ajouter : " Nous pouvons bien comprendre le désarroi psychologique de certains résidents confinés, mais le personnel est remarquable pour les soutenir et les aider à rentrer en contact par tout moyen avec leurs proches. "Le gouvernement wallon a rapidement décidé de ne pas permettre les visites dans les MR-MRS avant la fin de la période de dépistage (voir encadré). " Bien que satisfaits de cette prise de conscience collective, nous encourageons le développement de solutions alternatives et moyens innovants qui permettent d'entretenir le lien relationnel entre familles et résidents dans un cadre sécurisé en ne mettant pas en danger l'ensemble des résidents et en préservant les maigres réserves en équipement de protection individuel des institutions ", souligne l'Aframeco. L'association reprend par exemple l'idée d'une institution de Villance, en province de Luxembourg. " Celle-ci repose sur l'installation d'un système de " parloir " dans un des sas d'entrée de la MRS, avec RDV de 15 minutes. Ceci présente l'avantage que personne n'entre vraiment dans l'institution tout en laissant la possibilité qu'au fil des jours plusieurs proches puissent venir l'un après l'autre ", explique l'Aframeco. D'autres alternatives existent, comme les colis déposés par les familles ou la fourniture de tablettes pour rester en contact avec les proches. Ces solutions sont utiles, mais pas nécessairement suffisantes. " Nous constatons plus d'anxiété au sein de la population ", confirme l'Aframeco. " Le dispositif de psychologues de première ligne est maintenant accessible via consultation par vidéo. Il permet de soutenir les nombreuses personnes qui vivent difficilement ces moments de confinement, notamment pour les familles de résidents en maison de repos qui souffrent de l'absence de contact avec le parent proche confiné en maison de repos. "Ce système prévoit le renvoi de patients par les médecins généralistes vers un psychologue clinicien ou un orthopédagogue clinicien reconnu pour un traitement psychologique de première ligne de courte durée remboursé en grande partie par la mutualité. Pour ce faire, une prescription de renvoi spécifique doit être rédigée .