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Les Covid longue durée se caractérisent par toute une série de symptômes, certains patients se plaignant exclusivement de brouillard mental, un syndrome qui alterne entre maux de tête et troubles de la concentration (ou de la mémoire). Xiaojun Wu et son équipe se sont concentrés sur la santé respiratoire de 83 patients hospitalisés entre début février et fin mars, gravement atteints par le Covid-19.(1) Ils se sont limités aux personnes n'ayant pas nécessité d'assistance respiratoire, pour que les observations ne soient pas faussées par d'éventuelles lésions dues aux machines. Fumeurs et patients comorbides (diabète, maladies cardiovasculaire, atteintes pulmonaires chroniques, cancer) ont également été écartés de l'étude. Les patients ont été examinés à trois, six et douze mois après leur départ de l'hôpital. L'âge moyen était de 60 ans. Un nombre impressionnant de patients présentaient toujours une fonction pulmonaire perturbée après trois mois, mais après un semestre, les chercheurs ont constaté chez tous une amélioration significative en termes de capacité vitale forcée (CVF) (p=0,002) et de capacité de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO) (p=0,0002). Après douze mois, neuf patients (11%) présentaient toujours un CVF peu élevé (< 80% de la valeur imaginée). En même temps, la DLCO restait également basse chez 27 patients (33%). Les femmes ont apparemment plus de chances de garder une DLCO basse après douze mois (p<0,0002). Des plages de verre dépoli étaient toujours visibles chez 65 patients (78%). Ces anomalies subsistaient chez 20 patients (24%) après douze mois. Ces mêmes 20 patients étaient restés plus longtemps à l'hôpital pendant la phase aiguë (p=0,027), présentaient un score CT plus élevé en matière de gravité de la pneumonie au cours de la phase aiguë (p<0,0001) et une moins bonne fonction pulmonaire après un mois (p<0,0001 concernant la DLCO, par exemple). Aucun des patients n'avait des symptômes semblables à ceux d'une fibrose pulmonaire ou d'une atteinte interstitielle en évolution. Selon un commentaire sur l'article, tout cela soulève des questions quant aux causes des troubles de diffusion pulmonaires constatés chez certains patients.(2) Le plus important reste que toutes ces anomalies n'ont pas d'impact spectaculaire sur le fonctionnement quotidien, le test de marche après six minutes s'améliorant de manière significative au cours du suivi, jusqu'à atteindre la normale après douze mois. Seuls quatre patients (5%) se plaignaient de détresse respiratoire persistante à la fin du suivi. Des études ultérieures montreront ce qu'il reste des séquelles pulmonaires et des fonctions pulmonaires perturbées chez une minorité de patients après un an.