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Dans un avenir trop proche, 80% des espèces animales ayant disparu, un groupe de scientifiques tente de se faire s'accoupler le dernier duo de petits poissons. Parmi eux, Daniel, un vieil ours triste et bougon (Gustave Kervern), qui rêve lui aussi de descendance et vient de se voir refuser une adoption monoparentale. Alors qu'il s'inscrit, sous la pression d'une amie, sur un site de rencontres, la serveuse de la station d'essence où il prend chaque matin son petit déjeuner l'aide inopinément à pêcher l'un des derniers amphibiens encore en vie, qu'elle surnomme aussitôt Nietzsche, ses petits yeux noirs lui rappelant le philosophe allemand... Gentille petite parabole écolo sur la disparition des espèces, en ce y compris à terme la nôtre, Poissonsexe ne manque de poésie ni de belles images macroscopiques de la vie aquatique (il rappelle d'ailleurs à de petits moments le merveilleux film éponyme de Wes Anderson) ou microbienne. Reste que malgré ces qualités indéniables, le style, sans vagues ni remous de la mise en scène, fait dériver le propos ; et c'est finalement le spectateur qui a du mal à mordre à l'hameçon.