De nombreuses études ont démontré que des soins palliatifs commencés tôt permettent d'améliorer le confort, d'allonger la durée de vie, d'éviter les traitements agressifs et les hospitalisations à répétition.

Toutefois, des études de terrain démontrent qu'ils sont initiés tardivement en moyenne 12,5 jours avant le décès ou même négligés.

En 2004, le KCE soulignait le problème de la définition du patient palliatif. En effet, selon cette dernière, seuls les patients dont l'espérance de vie était limitée à trois mois pouvaient bénéficier de soins palliatifs. Ce n'est qu'en 2016 que la loi est élargie et inclus les patients quel que soit leur espérance de vie. Les recommandations actuelles ne limitent donc plus les soins palliatifs à la fin de vie et les initient en même temps que les soins curatifs.

Dans ce cadre, le but de la présente étude est de réaliser une revue de la littérature pour mettre en lumière les obstacles à l'identification précoce des patients nécessitant des soins palliatifs ainsi que les outils mis en place afin de contrer ces difficultés.

Méthode

Cette revue de la littérature a été réalisée entre août 2018 et avril 2019 en utilisant les sources d'informations suivantes : SSMG, KCE, HAS, INAMI, Cochrane, Minerva, tripdatabe, Scopus, Medline via pubmed, Sciences Direct et Google Scholar.

Résultats

32 articles ont été retenus. Cette revue de la littérature a mis en lumière des obstacles à l'identification précoce des patients nécessitant des soins palliatifs ainsi que des facilitateurs.

Les barrières étaient le manque de définition claire des soins palliatifs et du patients palliatif, la difficulté de connaître le bon moment pour introduire les soins palliatifs et certaines lacunes liées au médecin généraliste (difficulté de parler de la fin de vie, manque de connaissances, perception erronée de son rôle dans les soins palliatifs etc.).

Les éléments facilitant l'identification étaient le modèle des trajectoires des maladies, les outils dérivés du SPICT (The Supportif and Palliatif Care Tool), plus particulièrement le PICT (Palliative Care Indicator Tool) en Belgique et l'ACP (Advanced Care Planning). Ce travail met également en lumière une réelle difficulté de communiquer sur le sujet de la fin de vie. Des campagnes de sensibilisation en vue d'informer et de dédramatiser le sujet destiné aux patients ainsi que des formations spécifiques sur la communication ciblée pour les médecins généralistes constitueraient des aides pour apporter des soins appropriés de fin de vie.

Discussion

La limitation principale de l'étude est un biais de sélection dans le choix des articles car elle n'a été réalisée que par un seul lecteur. Parmi les forces de l'études, la revue est reproductible et a été réalisée en suivant les critères de qualité Prisma.

Conclusion

A la suite de ce travail, des points essentiels utiles dans la pratique des médecins généralistes peuvent être mis en avant.

· Fort de sa relation privilégiée avec son patient, le médecin de famille possède une place de choix pour initier la discussion sur la planification de la fin de vie, il ne doit pas douter de sa légitimité à communiquer sur le sujet

· Initier si possible le projet de soins anticipé le plus tôt possible en dehors des périodes aigues

· Penser à parler des soins palliatifs aux patients atteints d'une maladie chronique de manière précoce voire au moment du diagnostic

· Ne pas avoir peur du mot " palliatif " car il n'est plus cantonné aux derniers instants de la vie et il n'exclut pas les traitements curatifs

· L'outil PICT est une aide considérable pour initier des soins palliatifs précoces

· De nombreuses aides et ressources existent dans la littérature pour aider les généralistes à améliorer la communication au sujet de la fin de vie (voir la HAS : note méthodologique et de synthèse documentaire, mise au point sur la démarche palliative, décembre 2016.)

Titre complet : Quels sont les obstacles à l'identification précoce des patients nécessitant des soins palliatifs, en médecine générale ? Revue systématique de la littérature

- Auteur : Dr Reddah Yasmine (ULB)

- Promoteur : Dr Jean-Michel Thomas

- Master de spécialité en médecine générale

- Année académique 2018-2019

De nombreuses études ont démontré que des soins palliatifs commencés tôt permettent d'améliorer le confort, d'allonger la durée de vie, d'éviter les traitements agressifs et les hospitalisations à répétition. Toutefois, des études de terrain démontrent qu'ils sont initiés tardivement en moyenne 12,5 jours avant le décès ou même négligés. En 2004, le KCE soulignait le problème de la définition du patient palliatif. En effet, selon cette dernière, seuls les patients dont l'espérance de vie était limitée à trois mois pouvaient bénéficier de soins palliatifs. Ce n'est qu'en 2016 que la loi est élargie et inclus les patients quel que soit leur espérance de vie. Les recommandations actuelles ne limitent donc plus les soins palliatifs à la fin de vie et les initient en même temps que les soins curatifs. Dans ce cadre, le but de la présente étude est de réaliser une revue de la littérature pour mettre en lumière les obstacles à l'identification précoce des patients nécessitant des soins palliatifs ainsi que les outils mis en place afin de contrer ces difficultés. Cette revue de la littérature a été réalisée entre août 2018 et avril 2019 en utilisant les sources d'informations suivantes : SSMG, KCE, HAS, INAMI, Cochrane, Minerva, tripdatabe, Scopus, Medline via pubmed, Sciences Direct et Google Scholar. 32 articles ont été retenus. Cette revue de la littérature a mis en lumière des obstacles à l'identification précoce des patients nécessitant des soins palliatifs ainsi que des facilitateurs. Les barrières étaient le manque de définition claire des soins palliatifs et du patients palliatif, la difficulté de connaître le bon moment pour introduire les soins palliatifs et certaines lacunes liées au médecin généraliste (difficulté de parler de la fin de vie, manque de connaissances, perception erronée de son rôle dans les soins palliatifs etc.). Les éléments facilitant l'identification étaient le modèle des trajectoires des maladies, les outils dérivés du SPICT (The Supportif and Palliatif Care Tool), plus particulièrement le PICT (Palliative Care Indicator Tool) en Belgique et l'ACP (Advanced Care Planning). Ce travail met également en lumière une réelle difficulté de communiquer sur le sujet de la fin de vie. Des campagnes de sensibilisation en vue d'informer et de dédramatiser le sujet destiné aux patients ainsi que des formations spécifiques sur la communication ciblée pour les médecins généralistes constitueraient des aides pour apporter des soins appropriés de fin de vie. La limitation principale de l'étude est un biais de sélection dans le choix des articles car elle n'a été réalisée que par un seul lecteur. Parmi les forces de l'études, la revue est reproductible et a été réalisée en suivant les critères de qualité Prisma. A la suite de ce travail, des points essentiels utiles dans la pratique des médecins généralistes peuvent être mis en avant. · Fort de sa relation privilégiée avec son patient, le médecin de famille possède une place de choix pour initier la discussion sur la planification de la fin de vie, il ne doit pas douter de sa légitimité à communiquer sur le sujet · Initier si possible le projet de soins anticipé le plus tôt possible en dehors des périodes aigues · Penser à parler des soins palliatifs aux patients atteints d'une maladie chronique de manière précoce voire au moment du diagnostic · Ne pas avoir peur du mot " palliatif " car il n'est plus cantonné aux derniers instants de la vie et il n'exclut pas les traitements curatifs · L'outil PICT est une aide considérable pour initier des soins palliatifs précoces · De nombreuses aides et ressources existent dans la littérature pour aider les généralistes à améliorer la communication au sujet de la fin de vie (voir la HAS : note méthodologique et de synthèse documentaire, mise au point sur la démarche palliative, décembre 2016.)