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Quelle est la place de la téléconsultation à court et moyen termes? Quel sera le cadre proposé par l'Inami? Comment respecter le RPGD? Autant de questions que se posent les futurs généralistes. "La période du Covid aura provoqué beaucoup de torts, mais au moins, elle aura fait évoluer les pratiques et également la télémédecine", estime Jo De Cock, administrateur général honoraire de l'Inami, qui justifie le rétropédalage de l'institut vis-à-vis de la téléconsultation. "Nous avons pris des mesures d'urgence pour éviter les contacts entre patients et médecins. Par après, on s'est rendu compte très rapidement que certains médecins généralistes avaient remplacé leurs consultations classiques par des consultations à distance et se sont transformés en call center. Ce n'est pas le but."La télémédecine perdurera toutefois, assure Jo De Cock. Mais il faut un cadre clair pour garantir la qualité des soins. "Sans cela, on se dirige vers une commercialisation potentielle des soins. Ce n'est pas le chemin que nous voulons prendre."Un plan est sur table. Il vise non seulement à organiser le futur de la télémédecine, mais aussi à apporter des garanties aux patients et aux médecins, notamment en termes de respect de la confidentialité des données. "Reste encore à trouver comment financer la télémédecine, qui est plus large que la téléconsultation puisqu'elle comprend également le télémonitoring et la télé-expertise. C'est une réflexion en cours, notamment via le groupe de travail 'Van den Bruel - Belche'", explique le juriste de formation. On comprend en filigrane que la téléconsultation à l'acte ne sera pas privilégiée en Belgique. "Faut-il nécessairement avoir un contact avec le médecin avant la téléconsultation? Nous avons eu une longue discussion à ce sujet dans le groupe de travail 'Van den Bruel - Belche' sur la téléconsultation", ajoute Roy Remmen, professeur au département de médecine générale de l'UAntwerpen . "Nous sommes arrivés à la conclusion que oui. Néanmoins, 20 à 30% des patients n'ont pas de lien avec le médecin en téléconsultation. Il faut avoir un contact physique avec son patient d'une manière ou d'une autre, sinon, on ne pourra pas l'intégrer au système de soins.""Les premières études montrent qu'il y a une surprescription manifeste lors des téléconsultations", explique le Dr Christophe Barbut, président du Collège de médecine générale. "Cela pose de gros problèmes de qualité. Concernant les DMI, on a laissé faire et un acteur privé a pris le monopole du marché et a même infiltré certains canaux de transmission des données. Comment éviter ce phénomène concernant la télémédecine?""Nous devons réguler cette mainmise du privé d'une manière ou d'une autre", répond Jo De Cock . "Le mode de financement est une question délicate pour éviter ce genre de dérives. C'est la qualité qui doit guider nos choix. Le système à l'acte n'est pas la solution. Ni le travail à faible valeur ajoutée (attestations, certificats,...) par téléconsultation."