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Les personnes confrontées à des problèmes de santé mentale ont plus de difficultés que les autres à prendre les transports en commun, dont l'accessibilité devrait donc être améliorée pour ce groupe spécifique, estime Rebecca Posner du centre de recherche Transport Research Laboratory. Rebecca Posner a présenté son rapport Mental Health and Transport* le 2 mai dernier lors du congrès annuel de la British Psychological Society. Dans le cadre de ses recherches, elle a réalisé une enquête et réuni un groupe de réflexion composé de personnes qui avaient souffert de dépression ou de troubles anxieux afin de mieux jauger l'impact de ces problèmes sur les choix en matière de transports.Rebecca Posner a également mis sur pied une expérience où des patients qui avaient souffert de troubles de santé mentale étaient invités à faire leur choix entre divers moyens de transport pour effectuer le trajet entre deux villes. Cinq facteurs susceptibles d'influencer leur décision - le temps, le coût, le risque de retards, le nombre de correspondances et l'animation - ont été modifiés chez certains participants afin d'évaluer leur impact sur le choix. Il ressort de l'analyse des résultats qu'une augmentation de chacun de ces paramètres incite les personnes précédemment victimes d'anxiété ou de dépression à privilégier la voiture plutôt que le train ou l'autobus. La décision de prendre le train, en particulier, était plus rapidement modifiée lorsqu'un des cinq facteurs se dégradait. L'impact de ces paramètres était en outre beaucoup plus marqué chez les patients que dans un groupe contrôle sans antécédents d'anxiété ou de dépression. Les répondants ont également rapporté eux-mêmes un certain nombre de facteurs qui pouvaient influencer leur choix et formaient donc un obstacle à l'utilisation des transports en commun - l'accessibilité, la facilité, l'animation, la pression du temps, le manque de contrôle et l'absence de soutien. Il reste encore bien des progrès à faire pour rendre les transports publics plus accessibles aux personnes victimes de troubles psychologiques, conclut Rebecca Posner. Elle propose dans la foulée quelques pistes de solution. Elle estime notamment qu'il faudrait prévoir davantage d'information et de soutien pour les travailleurs et que les collaborateurs des sociétés de transport devraient être formés à mieux comprendre les difficultés des usagers victimes de troubles mentaux. Enfin, elle appelle également les fabricants de véhicules autonomes à tenir compte des besoins de ce groupe-cible.