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Cet essai randomisé contrôlé a montré que les deux interventions faisaient mieux que le placebo et que les modifications du mode de vie donnaient les meilleurs résultats (N Engl J Med. 2002 ; 346: 393-403). A la fin de l'essai randomisé, la plupart des participants ont participé au suivi à long terme (DPP-Outcomes Study), au cours duquel un programme de mode de vie modifié était proposé à tout le monde et les patients du bras metformine continuait à recevoir cet agent thérapeutique. Après un suivi médian de 21 ans, la prévalence du diabète de type 2 reste un peu moindre chez les sujets initialement alloués aux bras modifications du mode de vie (53%) ou metformine (55%) qu'au bras placebo (60%). Au total 453 décès sont survenus dont 170 liés à des cancers et 131 d'origine cardiovasculaire. Par rapport au placebo, il n'y avait pas de différence significative de mortalité globale, liée au cancer et d'origine cardiovasculaire ni avec la metformine (HR respectifs 0,99 - 1,04 - 1,08) ni avec les modifications du mode de vie (1,02 - 1,07 - 1,18). De plus les analyses de sensibilité menées pour tenir compte des changements au cours du suivi (initiation secondaire de la metformine en particulier) ont donné des résultats allant dans la même direction. Si l'on ajoute que l'effet sur l'apparition des complications et leur gravité n'est pas clairement démontré (https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858. CD008558. pub2), on est en droit de se poser la question du bien fondé des Standards of Medical Care in Diabetes- 2022 de l'American Diabetes Association selon lesquels le traitement du prédiabète par la metformine "should be considered" (https://doi.org/10.2337/dc22-S003). Pour mémoire cette option n'existe pas pour l'EASD.