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Les leaders d'opinion de la médecine - syndicats, SSMG, GBS, Collège de médecine générale, hôpitaux, structures faîtières des cercles de MG, Académie de médecine, médecins de terrain et citoyens-patients - ont été frappés lors de la crise du Covid-19 par l'impréparation de l'État, la cacophonie, les informations contradictoires et, comble du comble, la dispersion des compétences dévolues avant la crise à la ministre de la Santé publique comme les masques, les frottis, les laboratoires et le traçage. Fort heureusement, grâce aux plans d'urgence hospitaliers (PUH) obligatoires avec des rôles clairs pour le médecin-chef, le directeur général et le coordinateur du PUH, le secteur était, en grande partie, prêt. Mais, malgré des plans antipandémiques qui dormaient dans les tiroirs (lire pr ailleurs) et dont on s'est inspiré, ou une multitude de plans anti-cancers, anti-sida, etc., la Belgique " fédérale ", ne dispose pas d'un plan global cohérent de lutte contre une pandémie ou une catastrophe industrielle ou naturelle et même pas d'un plan d'urgence pour la 1ère ligne. Dans notre édition spéciale Covid qui paraîtra le 18 juin, le président du GBO imagine un tel plan sur le modèle de ce dont l'armée belge dispose vraisemblablement en cas d'invasion armée. " En guerre sanitaire, il faut des chefs et des sous-chefs et des fantassins armés avec munitions, armes, pare-balles et casques. Une fois élaboré, ce plan devra être mis à jour. Un plan bien conçu doit être valable face à l'imprévu ! Imaginons que ce soit l'Ebola et non le Covid, il faut s'adapter. "De cette manière, on ne verrait plus, comme depuis mars 2020, se constituer jour après jour des groupes de travail et des task force en pagaille et une impression d'amateurisme. Ainsi ce n'est que tardivement qu'a été créé le deuxième Capacity group, " for primary care and outpatient care ", qui adopta et délimita les centres de (pré)triage. Comme le démontrent les étapes du déconfinement, bien plus chaotique encore que le confinement avec des changements de politique de semaine en semaine, l'élaboration à court terme d'un vaste et véritable plan global devrait être la principale leçon de cette crise. Peut-être pourrions-nous déjà le finaliser pour l'hypothétique deuxième vague d'automne.