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Face au mille-feuille institutionnel belge, le rapport final de la Commission spéciale Covid-19 estime qu'il convient d'utiliser les structures existantes plus adéquatement sans multiplier encore les lieux de décision. "Le Comité Testing & Tracing a été un grand pas en avant à cet égard. Au début d'une pandémie, il convient que tous les gouvernements définissent conjointement les objectifs stratégiques de la gestion de crise et les ajustent en fonction de l'évolution de la crise. La procédure de fixation des objectifs stratégiques devra être au coeur du plan pandémie global1. Au cours des auditions, la demande d'une "unité de commandement" a été récurrente. Le Conseil national de sécurité, élargi aux ministres-présidents s'est avéré, dans un premier temps, être l'organe adéquat pour prendre ces décisions en réponse aux défis immédiats posés par la crise. Dans un second temps, le Comité de concertation a pris le relais, devenant alors la structure la plus adaptée pour une gestion à long terme."Il convient de réformer le système pour en faire quelque chose de plus robuste qui prête plus d'attention à la promotion et la prévention en santé en collaborant davantage avec les acteurs de première ligne et en rendant plus résilients et plus adaptés les publics vulnérables. Développer une meilleure hygiène de vie pourrait faire partie du cursus scolaire. Les liens avec le Plan national d'action environnement-santé, le One Health European Joint et le One World, One Health mondial devront être renforcés. Au programme également, la poursuite de la réorganisation des hôpitaux. "La réforme du paysage hospitalier à travers la mise en place de réseaux doit être poursuivie, en renforçant les collaborations avec les maisons de repos et de soins [et la flexibilité de leurs personnels respectifs] et les institutions pour personnes handicapées, et avec les acteurs des soins de santé de première ligne, ainsi que la concentration de soins hautement spécialisés, afin d'assurer la complémentarité et la continuité de soins de qualité et accessibles à tous, tant financièrement que géographiquement." Le financement des hôpitaux doit être renforcé et rendu plus transparent. Les plans d'urgence hospitaliers devront s'inscrire dans un plan pandémique global et permettre aux hôpitaux de poursuivre les soins non-urgents tenant compte du caractère nosocomial des pandémies ainsi qu'une formation continue du personnel à celles-ci. "Pérenniser le comité "Hospital & Transport Surge Capacity" (HTSC) mis en place pendant la crise du Covid-19 afin de permettre une gestion des lits d'hospitalisation, dont ceux qui relèvent des unités de soins intensifs." Le travail et les concertations afin d'améliorer le statut des médecins assistants candidats spécialistes (Macs) ainsi que leurs conditions de travail, de rémunération et de formation, doivent être poursuivis. Le système doit aussi s'armer face aux "vagues mentales" (lisez: les problèmes de santé mentale) qui accompagnent les "vagues virales". Un système de traçage plus opérant permettra d'éviter à l'avenir les confinements successifs tandis que nos laboratoires doivent se tenir prêts à disposer de suffisamment de réactifs pour les tests. Il faut en outre "optimaliser la gestion des transferts de patients pour alléger la charge des médecins réanimateurs et intensivistes, en examinant la piste d'une prise en charge de ces transferts en temps de pandémie par la composante médicale de la Défense".Face aux pénuries, "une planification de l'offre médicale réfléchie et dynamique qui permette d'assurer des soins de santé de qualité à l'ensemble de la population" doit être mise en place via un cadastre dynamique au plus tard pour 2023. Enfin, la numérisation des soins dans le respect du RGPD est indispensable afin de renforcer l'interopérabilité des données.