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Avec des pointures comme Nicolas Coolsaerts, Thomas Pieters et Thomas Dutry, notre pays dispose dans ce domaine d'un joli potentiel qui ne passe pas inaperçu. "Ces deux ou trois dernières années, notre club a vraiment vu exploser son nombre de membres. Le côté assez démocratique du golf y est sans doute pour quelque chose: si vous prenez soin de votre matériel, les frais sont limités et vous pouvez jouer à volonté pour 65 euros par mois", commente Ludo Goossens, médecin de famille à Beerzel-Putte en province d'Anvers. Il est lui-même membre du club De Wijnvelden à Wavre-Notre-Dame depuis quatre ans. "Je faisais autrefois beaucoup de vélo, jusqu'au jour où j'ai découvert le golf lors de vacances en Espagne avec des amis. J'ai ensuite pris avec mon épouse un abonnement d'essai "Start to Golf" au club local, qui nous a ouvert les greens pendant trois mois. C'est un sport qu'on peut très facilement pratiquer en couple."Le journal du Médecin: Passer du vélo au golf, c'est un revirement complet! Dr Ludo Goossens: Le vélo prend du temps et on dépend aussi toujours un peu de la météo: en cas de forte pluie ou de tempête, la plupart des cyclistes ne sortent pas. Le golf peut se pratiquer par tous les temps, sauf quand il y a de l'orage. Parvenez-vous facilement à concilier le golf avec votre pratique médicale? Tout à fait, d'autant que notre terrain ne compte que neuf trous, que je peux faire en une heure dix plus un quart d'heure d'échauffement. J'ai toujours quelques clubs dans le coffre de ma voiture, ce qui me permet de faire quelques putts en passant pour m'entraîner. Un parcours de 18 trous, par contre, prend facilement quatre heures et sera donc plutôt réservé aux week-ends. Vous arrive-t-il d'aller faire du golf à l'étranger? Parfois dans le Limbourg néerlandais, ou en Espagne pendant les vacances. Le sud de la péninsule ibérique compte tellement de terrains qu'on le surnomme parfois la Costa del Golf! Le club organise aussi des voyages en Grande-Bretagne... Saint-Andrews en Écosse, c'est évidemment le Walhalla, mais les parcours sont très courus et il n'est pas évident d'y avoir accès. Il est important d'avoir un bon swing, mais je me suis laissé dire que tout l'art est aussi de développer son propre style plutôt que de copier les autres... Tout le monde n'a pas la même souplesse physique et il faut donc toujours adapter son swing à son âge, sa force et sa taille. Heureusement, la qualité du matériel actuel permet de compenser beaucoup de choses. Les débutants commencent évidemment par s'acheter un set de base, mais après quelques années, il peut être intéressant d'en faire faire un sur mesure avec des clubs en fer ou en graphite, souples ou rigides... Il faut bien deux heures pour l'essayage, mais vous aurez ainsi une panoplie dont vous profiterez durablement. Le graphite est associé à un risque moindre de blessures, car c'est une matière moins dure ; les "shafts" en fer forgé, eux, sont plus précis mais provoquent aussi davantage d'épicondylites du coude. Le style personnel du golfeur aussi a un rôle à jouer. Il faut trouver un juste milieu, mais l'important est avant tout d'avoir un bon feeling. On frappe bien quand on se sent en confiance, beaucoup moins quand on a un mauvais jour! À quel point le golf est-il physiquement éprouvant? Lorsqu'on a bien peaufiné son swing, pas tellement. Cela dit, j'ai toujours cru que le golf n'était pas un sport exigeant... mais 18 trous, cela fait tout de même dix à douze kilomètres de marche, quatre à cinq heures debout et au moins 72 coups avec trois coups d'essai à chaque fois. Au final, cela représente donc près de 300 coups avec un club qui n'est pas léger, et cela se sent! Et côté psychologique, c'est une détente ou plutôt une source de frustrations quand on rate son coup? Pour moi, c'est une bonne détente: on est dehors, en pleine nature, dans un environnement agréable. C'est toutefois aussi et surtout l'aspect technique qui me passionne. Il faut des années pour acquérir un bon swing et le but n'est pas de frapper loin, mais d'être précis. Il faut aussi beaucoup réfléchir, raisonner, peser le pour et le contre. Est-ce qu'il fait froid? Humide? La balle ira moins loin. D'où vient le vent? Vous pouvez frapper votre balle 50 fois à partir du même tee, ce ne sera jamais tout à fait pareil. Le point de mise en jeu et les trous sont aussi régulièrement déplacés. Ces quatre années de golf vous ont-elles transformé? Je dois dire que oui. Je suis devenu beaucoup plus calme. Après une rude journée (je suis aussi président du poste de garde et du poste de triage de Heist-op-den-Berg), je trouve ici un havre de paix dont l'effet est pour moi tout à fait thérapeutique. Les personnes qui s'énervent facilement ont beaucoup de mal à jouer au golf, et l'étiquette prescrit de rester calme. C'est aussi un sport où on joue avant tout contre soi-même. On ne peut s'en prendre à personne quand on rate son coup et lorsqu'on fait une faute, on ne reçoit pas de coups de pénalité: on les prend. Est-ce aussi une manière de nouer des contacts? Tout à fait. Ce qui est sympa, c'est qu'on joue toujours avec des gens différents et qu'on ne sait jamais sur qui on va tomber. Ces trois ou quatre heures passées ensemble créent automatiquement un lien. Il ne faut pas bien longtemps pour connaître la plupart des 600-700 membres du club, d'autant qu'on peut jouer avec tout le monde, quel que soit le niveau de handicap. On peut tout à fait battre un joueur dont le niveau est plus élevé. Avez-vous déjà réussi un "trou en un"? Non, pas personnellement, mais j'ai déjà vu d'autres le faire ici au club. C'est vraiment exceptionnel, cela arrive une fois sur 10.000 frappes... et ce n'est pas gratuit, celui qui réussit cet exploit doit payer la tournée!