...

Il ne reste qu'à se plonger dans le très beau catalogue lequel ne se contente pas de reprendre les oeuvres exposées, mais relate, reproductions à l'appui, le cheminement qui verra l'émergence d'un courant qui doit beaucoup à d'autres, qu'il s'agisse du symbolisme ou du divisionnisme notamment. Beaucoup de ces artistes injustement peu connus rappellent d'ailleurs les luministes belges (Émile Claus est présent dans l'exposition) et un Evenepoel y aurait sans doute eu sa place. Henri Le Sidaner, et son mélange étrange de symbolisme et d'impressionnisme, est le plus connu d'entre eux. D'autres comme Edmond Aman-Jean lorgne vers un Renoir résolument "impression" qui aurait des élans préraphaélites sous un floutage à la David Hamilton, tout comme Henri Martin qui lui lorgne plus vers van Gogh. Charles Cottet se montre davantage réaliste, tandis que René-Xavier Prinet et ses scènes d'été à Cabourg évoquent un Sorolla surpris par la lumière du Nord. Lucien Simon paraît lui par moment plus nabi, tandis qu'Eugène Carrière se révèle plus fantomatique à la Odilon Redon. 17 artistes en tout, dont deux autres étrangers l'Espagnol Antonio de La Gandara et le Danois Frits Thaulow. Tous révèlent une propension à l'intimité, dans une exposition dont le catalogue oeuvre de Yann Farinaux-Le Sidaner descendant du peintre, a le mérite de proposer une chronologie de l'évolution de la peinture en Europe, et surtout en France, de 1870 jusqu'à l'entre-deux-guerres.