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Près de la moitié (39%) des prestataires qui envisagent un tel changement pensent en outre quitter définitivement le secteur de la santé. Ce ne sont là que quelques exemples des conclusions pour le moins interpellantes d'une grande enquête internationale réalisée par l'éditeur scientifique Elsevier Health en collaboration avec le bureau d'étude de marché Ipsos. Pour dresser le portrait du clinicien de demain, les deux partenaires ont interrogé près de 3.000 médecins et infirmiers dans 111 pays, dont la Belgique. À en croire cette étude, plus de la moitié des médecins et infirmiers à travers le monde (56%) sont d'accord avec l'affirmation que les patients se sont vu offrir au cours des dix dernières années des possibilités plus larges pour gérer leurs pathologies. En dépit du recours croissant aux technologies numériques et téléconsultations, 82% des répondants estiment par ailleurs que des soft skills ou compétences humaines comme l'écoute et l'empathie n'ont cessé de gagner en importance au cours de la même période, et la moitié seulement (51%) trouvent que le temps qu'ils peuvent consacrer à leurs patients est suffisant pour dispenser des soins de qualité. Pour amorcer un tournant positif dans le futur, 83% des répondants estiment qu'il faudrait repenser les formations de manière à permettre aux cliniciens de (mieux) suivre l'évolution de la technologie. Dans le même esprit, ils réclament aussi un meilleur accompagnement pour apprendre à faire preuve d'empathie par écran interposé, ce qui est assez logique lorsqu'on sait que 63% d'entre eux sont convaincus que, dans le futur, la majorité des consultations se feront à distance. La moitié pensent aussi que l'essentiel des soins seront dispensés au domicile du patient plutôt qu'en institution. Les soignants s'inquiètent aussi des effectifs professionnels pour les années à venir: d'ici une dizaine d'années, 74% s'attendent à une pénurie d'infirmiers et 68%, à une pénurie de médecins.