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Découvert dans le Kent, en septembre 2020, un nouveau variant du Sars-CoV-2, qualifié de "variant préoccupant" (VOC-202012/1) et désormais aussi appelé B.1.1.7, du nom de sa "lignée", a balayé le Royaume-Uni l'année dernière avant de se propager à travers le monde. Jusqu'à présent, les travaux scientifiques ont montré que B.1.1.7, à l'origine de l'introduction de nouvelles règles de verrouillage à travers le Royaume-Uni depuis le mois de janvier, se diffuse beaucoup plus rapidement et plus facilement. Une nouvelle étude, menée par des épidémiologistes des universités d'Exeter et de Bristol, révèle que ce variant, dont l'émergence au Royaume-Uni a coïncidé avec une occupation plus importante des lits dans les hôpitaux, est non seulement plus contagieux que les autres en circulation mais aussi qu'il est plus létal. Pour cette étude, les scientifiques se sont appuyés sur les données de 54.906 paires de participants âgés de plus de 30 ans et testés positifs pour le Sars-CoV-2 hors hôpital entre le 1er octobre 2020 et le 29 janvier 2021. Chacun d'eux a été suivi pendant au moins 14 jours après son premier résultat positif, et plus de 85% des cas ont été suivis pendant 28 jours. Les sujets ont été appariés par âge, sexe, religion, origine ethnique, index of multiple deprivation, localisation géographique et date du test et ils ne différaient que par la détectabilité du gène de la protéine de pointe en utilisant le test TaqPath. La moitié avaient été infectés par le B.1.1.7, l'autre moitié par une des souches précédemment en circulation. Les chercheurs ont constaté que la mortalité à 28 jours parmi les porteurs du variant anglais était significativement supérieure à celle de l'autre groupe: 227 personnes sont décédées dans le groupe variant anglais et 141 dans l'autre. Le variant anglais serait donc 64% plus mortel. Autrement dit, dans cette population à risque relativement faible, cela représente une augmentation de 2,5 à 4,1 décès pour 1.000 cas détectés. En conclusion, pour les auteurs la probabilité que le risque de mortalité soit augmenté par l'infection par VOC-202012/01 est élevée. Et si cette constatation peut être généralisée à l'ensemble de la population, cela signifie que le variant anglais a le potentiel pour provoquer une mortalité supplémentaire conséquente par rapport aux souches précédemment en circulation. "Ceci, couplé avec sa propagation rapide, fait de B.1.1.7 une menace qui doit être prise au sérieux," avertit Robert Challen, premier auteur de l'étude.