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Nonagénaire bon pied bon oeil et surtout bon regard, Pierre Alechinsky est ce vieil enfant polisson qui continue à s'amuser, à serpenter dans les marges de Cobra - le circulaire En vase clos de 2022 sur l'un des quatre tondos présents dans l'expo du Salon d'art (et de coiffure) de Jean Marchetti est rempli de serpents qui sifflent sur nos têtes. Des oeuvres récentes pour la plupart, ou rehaussées récemment, comme celle qui illustrait le Traité des excitants modernes d'Honoré de Balzac au début de cette année. Le support papier, l'aquarelle et l'eau-forte sont souvent les techniques de l'artiste au style volontairement "enfantillant" qui, dans la série Le Cachet faisant foi, marque sa production du sceau de l'ironie un peu potache. Une bouche de regard new-yorkaise "décalquée" à quatre pattes en 1985 par estampage retrouve une nouvelle vie dans Courant continu, irisé en son bord par le dessin de fils électriques ajoutés en 2018. 30 oeuvres de formats et techniques diverses exposées chez le fidèle Jean (un coiffeur qui sait brosser l'artiste dans le sens du poil), lequel publie par ailleurs plusieurs ouvrages de collaboration entre Alechinsky et certains auteurs, et dont le dernier Le Sens des tarots, cosigné par Marcel Lecomte, vient de paraître à la Pierre... d'Alun.