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Pendant la pandémie de Covid-19, les promenades sont devenues un passe-temps commun. Cette habitude s'est avérée avoir un impact positif sur notre santé physique et mentale. Une équipe allemande a investigué l'association entre le temps passé à l'extérieur et la plasticité structurelle cérébrale, en conjonction avec le ressenti personnel. Afin de réaliser "une évaluation en profondeur sans précédent de la variabilité de la structure cérébrale", les chercheurs ont recruté six citadins en bonne santé, âgés d'une cinquantaine d'années. Au cours d'un suivi de six à huit mois, les résultats d'une série de 40 à 50 scanners cérébraux (IRM) réalisés sur chaque participant ont été croisés avec leurs données auto-rapportées concernant leur propre comportement au cours des dernières 24 heures et, en particulier, le temps qu'ils ont passé en extérieur, tout simplement à marcher au grand air, dans les heures précédant l'imagerie. En outre, les participants ont été interrogés sur leur apport hydrique, leur consommation de boissons caféinées, le temps passé à l'extérieur et leur activité physique, afin de voir si ces facteurs modifiaient une éventuelle association entre le temps passé à l'extérieur et le cerveau. Afin de pouvoir inclure les différences saisonnières, la durée d'ensoleillement au cours de la période d'étude a également été prise en compte. L'analyse de l'ensemble du cerveau a permis de mettre en évidence une association entre le temps passé à l'extérieur et le volume de matière grise dans le cortex préfrontal dorsolatéral droit, une zone impliquée dans la planification et la régulation des actions, ainsi que dans ce que l'on appelle le contrôle cognitif, de nombreux troubles psychiatriques ayant par ailleurs été associés à une réduction de la matière grise dans cette zone cérébrale. à ceci s'ajoutent les affects positifs exprimés par les participants, sachant que le lien se maintient après prise en compte de l'activité physique, de l'apport hydrique, des loisirs et des heures d'ensoleillement. Selon les auteurs, " ces résultats confirment les effets positifs précédemment supposés de la marche sur la santé et les prolongent par des conséquences positives concrètes sur le cerveau", et " ils revêtent une importance particulière pour la prise en charge des troubles mentaux dans le domaine de la psychiatrie." Sur cette base-là, ils se prononcent pour la prescription de promenades au grand air car elles pourraient être un moyen utile de contrer les altérations neuronales et d'améliorer l'humeur. Reste à vérifier si les espaces verts et un environnement sain sont nécessaires à ce bénéfice cognitif.