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Son nom vous est peut-être familier: Sarah Cumps, "déjà bien active au sein de la profession via la SSMG et le Collège de médecine générale, s'est notamment fait connaître ces derniers mois par l'opération 'Crocodile bleu' (lire en page 47)", a rappelé Laurent Zanella, rédacteur en chef du journal du Médecin, en remettant son trophée au Dr Sarah Cumps (UCLouvain). La jeune femme a reçu un chèque formation d'une valeur de 1.000 euros de la société Amonis, spécialisée en assurances et pension pour les professions médicales, qui soutient depuis des années le Prix du jdM, tout comme nos trois universités francophones (UCLouvain, ULB et ULiège). Pour son TFE, la jeune médecin, qui avoue avoir eu "le coup de foudre pour la médecine générale" lors de son premier stage, a brossé le paysage, en fonction du genre, de la composition des organes de concertation. "Il y a de plus en plus de femmes en médecine, mais j'ai l'impression qu'on ne voit quasi que des hommes parmi les professeurs, dans les instances ou lors des débats télévisés", note le Dr Cumps, invitée à présenter les résultats de son mémoire à l'auditoire de jeunes confrères réunis par la SSM-J. Chez les moins de 40 ans, 72% des MG en activité sont des femmes. Pourtant, elles n'occupent que 32% des postes au sein des instances de décision. Et cette faible représentation n'est que le sommet de l'iceberg. Pourquoi? "La réponse est complexe", analyse Sarah Cumps, "de nombreux éléments prennent racine dans le socle culturel de nos sociétés, comme l'équilibre vie privée/vie professionnelle, les stéréotypes de genre, l'expression de l'ambition... La féminisation de la médecine générale est un processus dynamique, les parcours de carrière sont moins linéaires et plus flexibles, les femmes choisissent la médecine pour aller vers l'humain et sont, par exemple, moins enclines à participer à des réunions de la Médico-mut jusque tard dans la nuit ; elles peuvent aussi souffrir du syndrome de l'imposteur si elles ne se sentent pas 'fort en gueule'..." La lauréate du Prix du Généraliste 2023 a conclu son exposé en donnant des pistes vertueuses pour donner aux femmes davantage l'envie de s'engager.