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Seed factory, est un espace de coworking spécialisé dans le secteur de la communication, situé dans une ancienne graineterie, comme son nom l'indique, et qui abrite diverses entreprises et associations dont la Maison de l'image ; laquelle regroupe artistes et professeurs de La Cambre soucieux d'organiser sur le lieu commun de ce bel espace des expositions ouvertes au public. La dernière s'intitule The Brusseler et imite respectueusement les couvertures du célèbre magazine intello et libéral (au sens américain) new-yorkais The New Yorker, en prenant cette fois Bruxelles comme sujet de une: une initiative qui s'inscrit dans la lignée d'autres hommages à la qualité remarquable des "front covers" de l'hebdomadaire américain ( toujours décorées d'une illustration d'exception et choisies actuellement par la Française Françoise Mouly, épouse d'Art Spiegelman), comme The Parisianer, The Montréaler, The Milaneser... 160 affiches (elles ne sont pas toutes exposées) en tout montrent et démontrent la diversité des talents bruxellois, belges et parfois étrangers: des connus et attendus comme Schuiten et ses Urbicandes urticantes, Geluck et son humour chatloupé et parfois loupé, l'Atomium en rétro futuriste et ligne claire d'Ever Meulen, Yves Chaland ou Serge Clerc, et les bonnes blagues de Kroll. Plus poétique, la naïveté Tati-nante de David Merveille, la tintinophilie de certains (Aaron McConnell) parfois lunaire chez Johnny Bekaert, et drolatique dans le cas de Serge Laeken qui singe la couverture d' Objectif Lune, le Palais de Justice étant repeint aux couleurs rouge et blanche de la fusée... Quick et Flupke, Toots Thielemans ou... Delphine Boël viennent également camper sur ces couvertures imaginaires et imaginées, de même que l'homme au chapeau melon de Magritte, dont l'ombre vient hanter une... boule allumée de l'Atomium. L'on croise du vulgaire (Juan d'Outremont) du polisson (Manneken Pis entre autres chez Frédéric Jannin), du garnement (Teresa Sdralevich ou Alain Godefroid avec Quick et Flupke), du goguenard (le Stromae de Johan Devrome affublé d'une houppe de Tintin et d'une pipe tout aussi célèbre), de l'abscons (Joëlle Dubois - une désoeuvrée jouant à des jeux vidéos dans son canapé) du grossier (Picha qui a les boules), du tragique (Salemi et ses militaires patrouillant, nous trouillant), voire du kitch de série B avec la gaufre géante terrorisant les habitants tel un Godzilla bruxellois. Le plus "merdique", mais pas le moins juste, est celui qui arbore un panneau lumineux ou brillent les mots "ma crote", reflet "salement" exact de la propreté de la ville. Enfin, le plus bel hommage à l'exemple américain est signé Jeroen Los qui reprend une célèbre couverture du New Yorker montrant un homme à gibus regardant au travers de son lorgnon (symbole et logo du magazine), lequel est cette fois (ou une fois) remplacé par l'un des... Dupont- Dupond... Mais lequel? The Bruseler, au moins jusque fin juin à la Seed Factory/La Maison de l'image, 19 avenue des Volontaires à 1160 Bruxelles.