...

Fin septembre, l'enquête que le jdM avait lancée auprès de 830 médecins généralistes montrait que 68% d'entre eux recommanderaient aux patients de se faire vacciner contre le Sars-CoV-2 (lire jdM n°2644). Un chiffre qui montait à 81% dans une autre étude (Eurosurveillance 21/1/2021) conduite en automne 2020 en Belgique, France et Canada (76% disaient vouloir se faire vacciner). Qu'en est-il aujourd'hui? Pour le savoir, le Centre de médecine générale de l'ULB a mené une enquête en ligne (du 14 janvier au 13 février 2021) auprès des MG. Les premiers résultats ont été présentés samedi à l'occasion du Sympo Covid-19 de l'Amub. 490 médecins ont répondu, soit 6% des MG travaillant à Bruxelles et en Wallonie (F/H 51%/49%, 1991, année médiane du diplôme, 52% de pratique en solo, 95% allopathes, 48% en ville). À la question de savoir s'ils avaient déjà reçu le vaccin ou s'ils avaient l'intention de se faire vacciner contre le Sars-CoV-2, 92% ont répondu par l'affirmative (84% absolument). Selon l'évaluation qualitative des réponses, ne pas vouloir se faire vacciner ne signifie pas qu'on est anti-vaccin, seuls 5,5% peuvent être considérés comme 'vaccinosceptiques', les autres raisons invoquées sont, par exemple, le fait d'être enceinte ou d'avoir déjà eu le Covid-19. Dans le groupe des pro-vaccins, des doutes persistent néanmoins, notamment sur les effets à long terme des vaccins à ARNm et beaucoup critiquent la gestion de la crise et le manque d'écoute du terrain et d'implication des généralistes dans les décisions. Quant à savoir si l'on peut faire un lien entre le type de pratique et l'hésitation vaccinale, Geert Goderis (Département MG, ULB) estime qu'il faut rester très prudent: " Seuls 35 répondants affirment avoir une pratique de médecine alternative et, parmi eux, 29% indiquent qu'ils ne veulent pas se faire vacciner, contre 6% dans le groupe 'allopathe'".Presque 98% estiment avoir un rôle à jouer dans la campagne de vaccination contre le Covid-19 pour informer, motiver, rassurer, pour traduire le langage scientifique, pour vacciner (dont les patients non mobiles) et pour donner l'exemple. Pour quelques-uns, il faut saisir cette opportunité pour innover (gestion de la population (listes, DMG...) et utiliser de nouvelles technologies (vidéocapsules YouTube pour motiver les patients...). D'autres demandent à avoir plus de poids décisionnel. À la question: 'Êtes-vous proactif en matière de vaccination, proposez-vous à vos patients de se faire vacciner contre le Covid-19? ' Près de 92% affirment l'être mais seuls 70% de façon absolue. Le glissement continue si on leur demande s'ils ont assez d'arguments/d'informations pour motiver leurs patients à se faire vacciner: 90% répondent par l'affirmative dont seule la moitié de façon absolue. Enfin, 46% ont déjà été confrontés à des arguments contre la vaccination Covid-19 émis par leurs patients, l'entourage, la presse ou un autre média, auxquels ils n'ont pas su répondre. Certains parce qu'ils partagent le scepticisme des patients, mais les arguments les plus fréquents concernent la peur des effets secondaires, la sécurité à long terme et la durée de la couverture.