Des voix s'élèvent pour remettre en cause la stratégie vaccinale actuelle qui prévoit de vacciner les jeunes en même temps que le reste de la population c'est-à-dire à partir du mois de juin. Le président du PS, Paul Magnette, a par exemple suggéré d'utiliser le vaccin d'AstraZeneca pour vacciner les étudiants, "tout en maintenant le calendrier de vaccination prévu pour les autres vaccins". Une lettre ouverte signée par une quarantaine de Belges dont Heidi De Pauw (Child Focus) demande également de donner la priorité aux jeunes (après avoir vacciné les personnes âgées, vulnérables et celles ayant un job essentiel), les signataires se disant prêts à leur céder leur place.

À l'occasion du symposium Saint-Valentin, organisé le 5 février dernier1, entièrement consacré à la vaccination contre le Sars-CoV-2, des spécialistes ont donné leur avis sur ce point.

Pour Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral Covid-19, tant qu'on ne connaît pas l'impact de la vaccination sur la transmission du coronavirus, il n'est pas opportun de vacciner les personnes qui n'ont pas de risque personnel, d'autant plus qu'on ne dispose pas de vaccins en quantités suffisantes . "Pour l'instant, les cartouches doivent être réservées en priorité, à des groupes qui ont des risques personnels et pour le système de santé. Dès qu'on aura plus de données concernant l'impact sur la transmission, la vaccination des plus jeunes prendra tout son sens, mais cela me paraît actuellement beaucoup trop précoce."

Grave erreur

Le Pr Jean-Michel Dogné (UNamur), expert auprès de l'AFMPS, l'EMA et l'OMS, a émis un avis plus philosophique: "Je trouve très regrettable que depuis quelques jours dans les médias, on prenne le vaccin comme problématique clivante auprès des jeunes pour leur faire penser qu'on ne prend pas soin d'eux parce qu'on ne les vaccine pas. Leur faire penser, comme certains politiciens, que si on les vaccine, ils pourront ressortir, c'est une erreur fondamentale. Et ceci pour deux raisons: d'abord, on sait très bien que ce n'est pas en utilisant des doses chez eux qu'on va réduire les hospitalisations (or c'est principalement ce critère qui nous amène à confiner) et, deuxièmement, parce qu'on manque de données sur l'effet de la vaccination sur la transmission."

"Ce qu'on recherche c' est la situation de juillet-août: avoir un niveau d'hospitalisation très faible, où on sait que le virus continue à circuler, mais où chacun peut ressortir. Et si le vaccin permet ça, c'est parce qu'on va d' abord vacciner les personnes à risque et réduire les hospitalisations. Si on utilise les vaccins disponibles maintenant pour vacciner les 18-24 ans, on ne réduira pas les hospitalisations et ils ne pourront donc pas sortir. En terme de communication, c'est ce qu'il faut rappeler."

De son côté, le Pr Arnaud Marchant (ULB) a souligné que la vaccination est un des outils dont on dispose pour contrôler cette pandémie: "Par rapport à la transmission, elle doit encore faire ses preuves, mais on a des outils dont on sait qu'ils peuvent avoir un impact majeur sur la transmission, c'est notamment le dépistage dont on parle de plus en plus pour le suivi dans les universités. Je pense qu'il faut une communication équilibrée et la mise en place des outils qui sont les plus adéquats pour l'objectif visé."

1. Organisé par le Giev, Groupe interuniversitaire d'experts en vaccination.

Des voix s'élèvent pour remettre en cause la stratégie vaccinale actuelle qui prévoit de vacciner les jeunes en même temps que le reste de la population c'est-à-dire à partir du mois de juin. Le président du PS, Paul Magnette, a par exemple suggéré d'utiliser le vaccin d'AstraZeneca pour vacciner les étudiants, "tout en maintenant le calendrier de vaccination prévu pour les autres vaccins". Une lettre ouverte signée par une quarantaine de Belges dont Heidi De Pauw (Child Focus) demande également de donner la priorité aux jeunes (après avoir vacciné les personnes âgées, vulnérables et celles ayant un job essentiel), les signataires se disant prêts à leur céder leur place. À l'occasion du symposium Saint-Valentin, organisé le 5 février dernier1, entièrement consacré à la vaccination contre le Sars-CoV-2, des spécialistes ont donné leur avis sur ce point. Pour Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral Covid-19, tant qu'on ne connaît pas l'impact de la vaccination sur la transmission du coronavirus, il n'est pas opportun de vacciner les personnes qui n'ont pas de risque personnel, d'autant plus qu'on ne dispose pas de vaccins en quantités suffisantes . "Pour l'instant, les cartouches doivent être réservées en priorité, à des groupes qui ont des risques personnels et pour le système de santé. Dès qu'on aura plus de données concernant l'impact sur la transmission, la vaccination des plus jeunes prendra tout son sens, mais cela me paraît actuellement beaucoup trop précoce."Le Pr Jean-Michel Dogné (UNamur), expert auprès de l'AFMPS, l'EMA et l'OMS, a émis un avis plus philosophique: "Je trouve très regrettable que depuis quelques jours dans les médias, on prenne le vaccin comme problématique clivante auprès des jeunes pour leur faire penser qu'on ne prend pas soin d'eux parce qu'on ne les vaccine pas. Leur faire penser, comme certains politiciens, que si on les vaccine, ils pourront ressortir, c'est une erreur fondamentale. Et ceci pour deux raisons: d'abord, on sait très bien que ce n'est pas en utilisant des doses chez eux qu'on va réduire les hospitalisations (or c'est principalement ce critère qui nous amène à confiner) et, deuxièmement, parce qu'on manque de données sur l'effet de la vaccination sur la transmission.""Ce qu'on recherche c' est la situation de juillet-août: avoir un niveau d'hospitalisation très faible, où on sait que le virus continue à circuler, mais où chacun peut ressortir. Et si le vaccin permet ça, c'est parce qu'on va d' abord vacciner les personnes à risque et réduire les hospitalisations. Si on utilise les vaccins disponibles maintenant pour vacciner les 18-24 ans, on ne réduira pas les hospitalisations et ils ne pourront donc pas sortir. En terme de communication, c'est ce qu'il faut rappeler."De son côté, le Pr Arnaud Marchant (ULB) a souligné que la vaccination est un des outils dont on dispose pour contrôler cette pandémie: "Par rapport à la transmission, elle doit encore faire ses preuves, mais on a des outils dont on sait qu'ils peuvent avoir un impact majeur sur la transmission, c'est notamment le dépistage dont on parle de plus en plus pour le suivi dans les universités. Je pense qu'il faut une communication équilibrée et la mise en place des outils qui sont les plus adéquats pour l'objectif visé."