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Le docteur Chahidi a son cabinet au n° 9 de la chaussée des Nerviens. Sur son bureau, un Nikon D70. " En chirurgie plastique, on réalise beaucoup de photos de ses patients ", nous dit-il d'emblée avec un grand sourire. Né en Iran, il vit son enfance à la campagne. Il skie, monte à cheval et passe beaucoup de temps dans la nature. " La photo a très vite fait partie de ma vie " renchérit-il. En 1973, on lui offre son premier livre dédié à la nature. Puis, c'est la prise d'images au moyen d'un super 8. Une caméra à bande exceptionnelle pour l'époque, lancée en 1965 par Kodak. " L'Iran est un pays très vaste. Au nord, c'est la Corse, au centre les Alpes et au sud, le désert. La diversité y est exceptionnelle ", insiste-t-il. Il nous raconte avec émotion ses premières images prises à l'affût. " Vous n'avez pas fait la médecine ? ", nous demande-t-il. Cocasse de la part d'un Iranien dont la nationalité implique quasi naturellement un diplôme médical... Vu la réponse négative, le docteur Chahidi nous fait comprendre ô combien ses études ne lui permirent pas de vivre sa passion. " Ce n'est qu'après ma chirurgie que je me suis remis à la photo ".A partir de ce moment, les voyages s'enchaînent : L'Afrique du Sud, la Tanzanie, la Namibie, le Costa Rica, le Brésil, l'Inde... Il fait pause entre 2.000 et 2.500 fois par voyage. " Je me suis finalement limité à la photo. Le cinéma animalier demande des mois de travail pour quelques minutes de film. C'est énormément de temps passé au montage ", nous fait-il justement remarquer en nous vantant la BBC et les reportages du National Geographic.Comme tous les passionnés, il est intarissable sur la moindre de ses découvertes. Il nous raconte en détail ses voyages à travers le monde. Le choix du Docteur Chahidi pour les oiseaux relève de l'esthétique. Ce qu'il apprécie dans les bêtes à plumes, ce sont les variétés et les couleurs. Le travail en solitaire également. Ce qui a le don d'exaspérer sa famille. Peu importe et sans faire le paon, il s'éclipse avec son appareil aux heures les plus étonnantes. Les locaux le prennent pour un véritable professionnel. Dur pour eux d'imaginer que derrière son 800 mm se cache un chirurgien plastique officiant en face du Cinquantenaire. Des musées royaux qui accueillent, entre autres, le magnifique Pélican lutrin de l'église de Bornival.