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Ancien leader de Sonic youth, légendaire groupe de punk-rock cérébral new-yorkais qui sévit trente années durant, Thurston Moore qui vit désormais à Londres où il tient une galerie-magasin de disques, continue à sortir des albums à intervalle régulier. By The Fire, dernier en date, démontre que si, à plus de 60 ans, Thurston a toujours le feu sacré, il ne se renouvelle pas beaucoup ; des morceaux comme Cantaloupe, Breath ou Siren sont d'un distendu qui évoque la grande période Sonic: sortes de hamacs maillés à la guitare sur lesquelles vient se reposer la voix alanguie du guitariste-chanteur. Que dire alors de Locomotives, perclus de tiques sonores de son ancien band, ou du cosmique Venus, qui voisinent tous deux autour des 15 minutes: le temps pour la guitare presque cristalline et reconnaissable entre mille de Moore de tisser des toiles qui confinent au système à la Warhol. Amusant de voir qu'à l'image d'un Jimmy Page, incapable - à l'inverse des deux autres membres survivants de Led Zeppelin dont il fut pourtant la figure de proue - de tirer un trait et de passer à autre chose, Thurston Moore s'avère infichu, contrairement à Kim Gordon son ex-compagne et auteur d'un album solo récent audacieux, ou à Lee Ranaldo, de s'en aller explorer d'autres univers musicaux. En même temps, cela lui permet, à voir la tignasse de grand Duduche qu'il arbore encore la soixantaine dépassée, de se sentir encore jeune. Comme l'auditeur d'ailleurs: lequel à l'écoute de ce manifeste Sonic se croit encore Youth. Thurston Moore: By The Fire (Konkurrent)