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En ce début 2022, la vague Omicron pourrait mettre à mal l'équilibre entre l'offre et la demande de soins en médecine générale. D'une part, à cause de l'augmentation de la demande venant des patients, d'autre part, via la diminution de l'offre en raison de médecins qui tomberaient malades ou seraient positifs au Covid-19. Afin d'avoir une meilleure connaissance de l'état du terrain et d'avoir une vue sur ce déséquilibre en temps réel, les autorités wallonnes, en collaboration avec le Collège de médecine générale (CMG) et la Fédération des associations de généralistes de la Région wallonne (FAGW), ont travaillé sur l'élaboration de deux enquêtes hebdomadaires. L'une s'adresse aux cercles afin qu'ils effectuent une sorte de monitoring de la situation. L'autre s'adresse à tous les médecins généralistes wallons via leur cercle et, ce, durant toute la durée de la vague Omicron. Les deux premiers formulaires ont été envoyés le mardi 18 janvier au matin. Les médecins généralistes et les cercles ont jusqu'au jeudi matin de la même semaine pour remplir le formulaire. "En le remplissant, les médecins généralistes et les présidents de cercle nous permettent de garder un oeil sur la situation en temps réel et de mesurer l'état de la médecine générale durant la vague Omicron. Nous serions reconnaissants aux médecins de remplir ce rapide formulaire chaque semaine entre le mardi 8 h et le jeudi 8 h", indiquent le CMG et la FAGW. "Durant cette période particulière, nous aimerions vous demander de diffuser un maximum cet appel hebdomadaire à remplir le questionnaire." Le lien, https://miniurl.be/r-3z1z, sera toujours le même pendant toute la durée des enquêtes afin de faciliter les démarches des médecins. Le monitoring ne durera que le temps de la phase Omicron. "C'est une action ponctuelle, car nous constatons qu'Omicron est vraiment la vague de la médecine générale", indique le Dr Guy Delrée, président de la FAGW . "Cela devrait durer au minimum trois semaines, mais on ne va pas tirer sur la corde. L'objectif est de savoir si la médecine générale tient le coup lors de cette vague, pas nécessairement de préparer une vague suivante. Est-ce que les généralistes sont en difficulté? Est-ce que des patientèles sont laissées pour compte? Est-ce que la solidarité fonctionne? C'est l'objectif, notamment pour éviter des reports de soins vers la deuxième ligne, ce qui n'est pas souhaitable."Si la réalisation des enquêtes a été organisée par le cabinet Morreale, "c'est le Fédéral, par l'entremise du ministre Vandenbroucke et du Premier ministre, qui souhaitait que l'on ait un plan Omicron pour faire face à deux choses: la surcharge de travail et la fragilisation de la première ligne", indique Guy Delrée. "Omicron, plus infectieux, pourrait frapper davantage de médecins et mener à plus d'absentéisme dans les rangs de la médecine générale. En Flandre, Domus Medica a sorti un plan d'urgence en quatre étapes. Côté wallon, le cabinet Morreale a réuni l'Aviq, les deux syndicats (GBO et Absym, ndlr), le CMG et la FAGW pour discuter des points importants d'un plan similaire. On s'est dit qu'avant d'agir, il fallait un bon diagnostic. Comment savoir si la médecine générale tient le coup ou pas? Nous avons donc décidé de lancer deux enquêtes en ligne via les cercles: une à destination de tous les médecins généralistes, l'autre à destination des cercles."Dans le premier cas, les questions sont axées sur la charge de travail, sur la continuité des soins, sur la proportion de téléconsultations par rapport aux consultations physiques, sur la prise en charge des pathologies non-Covid et le report de soins. "On sait que l'on aura qu'un échantillon de réponses, mais cela nous permettra d'avoir une idée de la situation", indique le généraliste marchois. "Le fait de répéter le même questionnaire toutes les semaines permettra de comparer ce qui est comparable." L'autre enquête est dirigée vers les cercles, avec peu ou prou les mêmes questions, mais également un accent mis sur la garde. "Les présidents des cercles sont à même de savoir si la garde tient le coup ou non."La cinquième vague liée à Omicron promet d'être aussi intense que brève pour la première ligne. Le temps est donc compté pour mettre en place un plan d'urgence en Wallonie à l'instar de ce que Domus Medica a réalisé en Flandre. "C'est une bonne remarque, le plan n'est pas encore écrit. Quelles sont nos marges de manoeuvres? On n'en a pas 36. Je pense qu'il devrait y avoir des plans d'actions à l'échelle des cercles plutôt qu'un plan d'action global à l'échelle régionale", explique Guy Delrée . "Imaginons que, dans une petite commune reculée de la province de Namur, il y ait une pénurie de médecins due à la pandémie, ce n'est pas l'Aviq qui va pouvoir envoyer des renforts. C'est plutôt le cercle, localement, qui trouvera une solution en répartissant le travail avec les médecins présents aux alentours. On se dirige plutôt vers ce type de solutions plutôt qu'un plan global. Il ne faut pas réinventer la roue, encore moins en pleine crise. Il ne faut pas inventer de nouveaux systèmes en pleine crise, mais miser sur ce qui fonctionne: la solidarité entre médecins."