Le boom des consultations à distance est confirmé avec, pour le seul mois de mai, 6,7 millions d'avis pour un montant de 135,9 millions d'euros rien que pour les médecins. à noter que, paradoxalement, les dentistes, kinésithérapeutes et logopèdes, ont également consulté à distance pour un total de, respectivement, 73.939, 69.200 et 102.707 prestations.

La consultation à distance démarre en mars 2020 (lire tableau): 1,2 millions de prestations, un cinquième du total et près de trois fois le nombre de visites à domicile (487.000) ce mois-là. Tandis que la consultation des spécialistes chute de 36,1% à 23,6% et la consultation du MG baisse un peu moins: 54,6 à 47,8% (de 3,3 à 2,8 millions d'actes). La tendance se poursuit et culmine au mois d'avril 2020 à 1,86 millions d'avis à distance (45% du total), un mois pendant lequel les médecins se calfeutrent pour ne pas tomber à leur tour malade et ne plus être disponibles.

Fortes chutes en ambulatoire

En juin, juillet et août, la part des avis à distance se maintient autour de 13-15%. Au mois d'août, les consultations des MG dépassent même en proportion celles du mois de janvier en raison des vacances à 64%.

Dans le secteur ambulatoire en général, les dépenses ont fortement chuté, assez logiquement, pendant le 1er confinement du printemps, pendant lequel seuls ou presque les commerces essentiels étaient ouverts, pour ceux qui s'en rappellent. En avril et en mai 2020, les dépenses ambulatoires pour les visites, consultations et avis des médecins chutent respectivement de -34 et -23% par rapport à la même période en 2019. Les dentistes ayant fermé quasiment totalement leur cabinet, la chute est de respectivement -90 et -40%. Les kinés observent également une baisse de -67 et -32%. Les infirmières continueront sensiblement à aller soulager les patients.

Intra-muros, la situation est sensiblement la même en mars, avril et mai 2020. Quelques exemples: baisse des dépenses par rapport au même mois de 2019, de 18, 37 et 25% pour la biologie clinique. Moins 29, 52 et 25% pour l'imagerie médicale. Chute de 18, 43 et 28% pour les consultations des médecins. 17, 40 et 27 pour les gynécologues. Au total, pour le corps médical, la chute des dépenses est de respectivement 23,5 ; 47,5 et 27,8% en mars, avril et mai 2020 par rapport à 2019. Moins 17, 39 et 27% pour le prix de journée. Au total, les dépenses en hôpital ont baissé de respectivement 11,9 ; 32,8 et 19%. Le nombre d'infarctus a chuté au cours de cette période (lire graphique).

© Source: Inami

Les baisses de dépense sur le 1er semestre 2020 se montent à -425,5 millions d'euros en ambulatoire hors-hôpital, 815 millions en hôpital et "ambulatoire hospitalier" pour un total de 1,24 milliard.

Trois questions à Jean-Noël Godin, directeur du GBO

Pensez-vous que les avis à distance par téléphone étaient la bonne solution?

Lors de la première vague, c'était non seulement la bonne solution, mais surtout l'unique solution car à ce moment, vu l'impréparation des autorités de l'époque, les médecins ne disposaient de moyens de protection ni pour eux ni pour leurs patients et ne pouvaient donc pas prendre le risque de recevoir ceux-ci sous peine d'augmenter encore les contaminations via leurs salles d'attente. Le "tri" des patients (premier avis sur une infection possible, et, en cas de suspicion d'infection, envoi immédiat vers un centre de triage pour subir un test) et le suivi de l'évolution des symptômes par consultation téléphonique étaient donc indispensables, raison pour laquelle le GBO s'est tout de suite battu pour obtenir une rétribution de ces prestations, d'autant plus qu'à ce moment, les généralistes enregistraient une chute drastique de leurs revenus, vu la quasi absence de patients qui pouvaient se rendre chez leur médecin.

Il s'est avéré que, bien utilisées, ces prestations téléphoniques (qui ne remplaceront évidemment jamais l'examen clinique du patient) peuvent s'avérer utiles, même en dehors du contexte pandémique. C'est la raison pour laquelle le GBO plaide pour une prolongation, à titre de projet-pilote, hors contexte Covid, de l'utilisation de la consultation à distance actuelle (101135) introduite dans le cadre du Covid en vue de préparer une réforme plus en profondeur de l'avis. Ce pourrait en effet être intéressant, tant pour le médecin que pour son patient, de faire un point sur des pathologies, chroniques notamment, qui ne nécessitent pas absolument, chaque fois, un examen physique.

Cette crise a-t-elle convaincu définitivement que l'outil informatique fait consensus pour faciliter la vie aux médecins?

Les médecins avisés n'ont pas dû attendre cette crise pour se rendre compte de l'utilité de l'outil informatique. Mais il faut que l'informatique facilite réellement la vie des médecins: c'est l'informatique qui doit être au service des médecins et pas l'inverse. Et il faut que cet outil réduise réellement les charges administratives énormes qui pèsent sur les médecins, et pas l'inverse. à ce jour, nous n'en sommes pas toujours convaincus. Mais le GBO y croit et, pour en revenir à la 'consultation à distance', cette dernière pourrait parfaitement s'inscrire, par exemple, dans la suite des projets de téléconsultation et télé-expertise en matière de dermatologie et d'ophtalmologie, tels que repris dans l'accord médico-mutualiste.

De nombreux patients sont peut-être décédés pour ne pas avoir osé se rendre à l'hôpital. Un commentaire?

Le Covid a fait beaucoup de dégâts, tant directement, que collatéralement. Bien qu'il n'existe pas, à ce jour, une évaluation scientifique globale, la presse et les médecins ont souvent relayé que de nombreux décès étaient sans doute imputables à des reports de soins ou d'examens de dépistage. Cela vaut d'ailleurs tant pour l'hôpital que pour l'ambulatoire.

Le boom des consultations à distance est confirmé avec, pour le seul mois de mai, 6,7 millions d'avis pour un montant de 135,9 millions d'euros rien que pour les médecins. à noter que, paradoxalement, les dentistes, kinésithérapeutes et logopèdes, ont également consulté à distance pour un total de, respectivement, 73.939, 69.200 et 102.707 prestations. La consultation à distance démarre en mars 2020 (lire tableau): 1,2 millions de prestations, un cinquième du total et près de trois fois le nombre de visites à domicile (487.000) ce mois-là. Tandis que la consultation des spécialistes chute de 36,1% à 23,6% et la consultation du MG baisse un peu moins: 54,6 à 47,8% (de 3,3 à 2,8 millions d'actes). La tendance se poursuit et culmine au mois d'avril 2020 à 1,86 millions d'avis à distance (45% du total), un mois pendant lequel les médecins se calfeutrent pour ne pas tomber à leur tour malade et ne plus être disponibles. En juin, juillet et août, la part des avis à distance se maintient autour de 13-15%. Au mois d'août, les consultations des MG dépassent même en proportion celles du mois de janvier en raison des vacances à 64%. Dans le secteur ambulatoire en général, les dépenses ont fortement chuté, assez logiquement, pendant le 1er confinement du printemps, pendant lequel seuls ou presque les commerces essentiels étaient ouverts, pour ceux qui s'en rappellent. En avril et en mai 2020, les dépenses ambulatoires pour les visites, consultations et avis des médecins chutent respectivement de -34 et -23% par rapport à la même période en 2019. Les dentistes ayant fermé quasiment totalement leur cabinet, la chute est de respectivement -90 et -40%. Les kinés observent également une baisse de -67 et -32%. Les infirmières continueront sensiblement à aller soulager les patients. Intra-muros, la situation est sensiblement la même en mars, avril et mai 2020. Quelques exemples: baisse des dépenses par rapport au même mois de 2019, de 18, 37 et 25% pour la biologie clinique. Moins 29, 52 et 25% pour l'imagerie médicale. Chute de 18, 43 et 28% pour les consultations des médecins. 17, 40 et 27 pour les gynécologues. Au total, pour le corps médical, la chute des dépenses est de respectivement 23,5 ; 47,5 et 27,8% en mars, avril et mai 2020 par rapport à 2019. Moins 17, 39 et 27% pour le prix de journée. Au total, les dépenses en hôpital ont baissé de respectivement 11,9 ; 32,8 et 19%. Le nombre d'infarctus a chuté au cours de cette période (lire graphique). Les baisses de dépense sur le 1er semestre 2020 se montent à -425,5 millions d'euros en ambulatoire hors-hôpital, 815 millions en hôpital et "ambulatoire hospitalier" pour un total de 1,24 milliard.