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Comment se montrer empathique sans risquer l'épuisement émotionnel ? Comment mettre de la distance entre soi et ses patients cancéreux, tout en restant attentifs à la souffrance de ces derniers ? La psycho-oncologie donne des outils pour mieux comprendre les mécanismes psychologiques à l'oeuvre chez les patients et pour améliorer leur prise en charge.C'est notamment l'objet du Certificat interuniversitaire en psycho-oncologie, coorganisé par l'ULB, l'ULg et l'UMons. Cette formation qui s'étale sur deux années s'adresse aux psychologues et aux psychiatres. Quatre journées internationales jalonnent chaque année de cours et, pour entamer la onzième édition de ce certificat, la première conférence de l'année académique 2019-2020 aura lieu les 4 et 5 octobre à Bruxelles.1Il s'agira de journées particulières puisqu'elles mettront à l'honneur le Pr Darius Razavi, psychiatre et professeur de psychosomatique et de psycho-oncologie à l'ULB et chef de la clinique de psycho-oncologie de l'Institut Jules Bordet à Bruxelles, qui part à la retraite.Comme c'est le Pr Razavi qui a créé le Certificat, en collaboration avec Isabelle Merckaert, ces deux journées qui célébreront son travail sont l'occasion de faire le bilan des avancées en psycho-oncologie, et des défis et des opportunités que lui réserve l'avenir. Parmi les thèmes abordés : l'approche holistique du patient en oncologie, les soins de soutien précoces, le soutien des familles confrontées au cancer, la formation à la communication et la survie.Les membres de la Clinique de psycho-oncologie de l'Institut Jules Bordet participent aux formation données dans le cadre du Certificat interuniversitaire en psycho-oncologie. Mais ils proposent également d'autres formations à la communication soignant-soigné accessibles à tous qu'ils soient médecins, infirmières, psychologues ou paramédicaux travaillant en oncologie.Ces formations facilitant la communication avec les patients sont une émanation du Plan cancer. On a en effet constaté qu'un médecin qui avait suivi une formation complémentaire en communication était plus attentif à la détresse des patients et pouvait mieux y répondre.Il existe aussi une formation à l'incertitude qui vise à aider les soignants à améliorer leur capacité à communiquer sur l'incertitude et l'espoir en oncologie. Il s'agit de pouvoir transmettre de la façon la plus appropriée possible des données complexes liées à la maladie et aux traitements. Cette notion qui prend une importance croissante à mesure que les connaissances progressent, doit pouvoir être partagée entre médecins et patients. Tout ceci suppose que l'incertitude soit nommée et reconnue par les deux parties, pour que la discussion qui s'installe entre médecin et patient se traduise par une collaboration dans la prise de décision, dans une relation placée sous le sceau du partenariat.Pour le Pr Razavi, ce type de formation continuée est un outil essentiel pour soutenir les professionnels de santé dans les situations souvent émotionnellement difficile à vivre.2