...

Pris dans le glacis d'une guerre qui n'en finit pas, Ingrid quitte la pêcherie et le continent norvégien où elle travaille, pour rejoindre l'île familiale qui s'est vidée à l'arrivée de l'occupant allemand. Elle y trouve, outre des bâtiments abandonnés, des restes humains, des morts, et même un homme vivant mais gravement brûlé qu'elle soigne, ne comprend pas, mais va aimer.Un prisonnier russe qu'elle cache aux autorités, aide à s'enfuir, avant de se réveiller dans un hôpital psychiatrique qui n'échappe pas au souffle de la guerre, gardée par un médecin qui considère Ingrid comme loin d'être folle... et devient fou d'elle.L'histoire d'une femme courage, prise dans les orages de la guerre et les intempéries du quotidien déjà rude, âpre, et en passe de devenir mère....Récit d'une évidente simplicité, Mer blanche, qui pourrait s'intituler Mère blanche, est également porté par une écriture de même couleur ou presque... sans atours, au plus proche de la vérité, d'une aridité quasi calviniste.Se faisant, elle murmure son message : que la vie n'est au fond pas grand-chose et tout à la fois ; que le bonheur, s'il existe, est à trouver dans le quotidien des jours, même si ces jours sont difficiles, parce que routiniers justement ; que tout passe, même la guerre, la jeunesse et qu'il reste le souvenir, la nature qui n'est jamais morte.Sur la page blanche, Roy Jacobsen sème ses mots petits cailloux, empreinte d'une immaculée, plus vierge, mais pleine de grâce et de miséricorde