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Les longs délais d'attente pour obtenir des soins en Belgique sont dus notamment à la pénurie de médecins, qu'il s'agisse de généralistes ou de spécialistes. L'organisation même des métiers de santé devrait être repensée en déléguant davantage d'actes, ce qui soulagerait certaines spécialités. Mais les pénuries plaisent à certains parce que moins les convives sont nombreux, plus grandes sont les parts du gâteau. Par ailleurs, outre la médecine générale, il y a d'autres spécialités, comme la gériatrie, la psychiatrie ou la pédiatrie, où c'est l'insuffisance de rémunération qui induit une pénurie. La réforme de la nomenclature pilotée par le ministre Vandenbroucke devrait corriger cela, et permettre que des suppléments d'honoraires ne soient plus nécessaires dès l'instant où les médecins sont correctement rémunérés, sur base de critères objectifs, tel que le prévoient les travaux des Prs Pol Leclercq et Magali Pirson. En attendant, le dilemme qui s'offre à beaucoup de patients, c'est soit un rendez-vous rapide en payant cher et vilain, soit un médecin conventionné qui n'existe pratiquement pas dans certaines spécialités. Un très proche vient d'en faire l'expérience aujourd'hui: souhaitant avancer une consultation hospitalière fixée de longue date en septembre chez un médecin d'une spécialité en pénurie, il s'est vu proposer un rendez-vous début juillet en optant pour une consultation "privée". Médecine à deux vitesses. Scandaleux.