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Les Cinq Diables de Léa Mysius se voudrait une "horreur" genre Le démon dans l'île ou plutôt elle en l'occurence, mais en termes de Malédiction, c'est à peine un bon petit diable...Un petit village de montagne en automne: Johanne, maître-nageuse à la piscine municipale, est mariée à Jimmy, sénégalais d'origine, avec qui elle a une petite fille métisse de dix ans: Vicky. Débarque Julia, la soeur de son mari, de retour dans le pays et la maison de son frère après dix années, et porteuse d'un passé lourd qui semble atteindre les trois adultes. Douée de facultés paranormales, la gamine va pouvoir par l'entremise de simples odeurs plonger dans le passé et la jeunesse trouble du trio... Filmé caméra à l'épaule dans l'univers claustrophobe d'une vallée cernée par les montagnes, le film de Léa Mysius se voudrait un thriller frisant l'épouvante, mais parvient juste à être éprouvant, frôlant même sans l'atteindre l'épouvantable tant le récit est attendu et prévisible. Entre La malédiction et Karaba la sorcière, cette histoire d'amour saphique contrarié, d'ode, et pas d'odeur, à la différence, sur fond de racisme ordinaire est peu crédible malgré l'interprétation impeccable comme souvent d'Adèle Exarchopoulos ; laquelle prête son visage grave et sa bouche boudeuse à cette histoire de sortilège des cimes qui n'atteint pourtant pas des sommets cinématographiques. Qui plus est, le fond de vallée musicale est pollué par Total Eclipse of The Heart de Bonnie Tyler... la vraie malédiction du film. Bref, c'est peu dire que la magie n'opère pas.