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Même si cela arrive de temps à autre, il n'est pas si courant qu'un budget en bonne et due forme proposé par le Comité de l'assurance ne passe pas la rampe du Conseil général. D'autant plus, en raison de l'abstention vraisemblable des cinq représentants du gouvernement.Mais comme dans un essai de l'économiste Frédéric Bastiat il y a ce que l'on voit et ce que l'on ne voit pas et, en l'occurrence ici, ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas.Officiellement, l'épure du Comité de l'assurance ne met pas suffisamment l'accent sur le patient et est grevée d'incertitudes juridiques et factuelles. La ministre s'en est expliqué une première fois lundi fin de matinée et, devant les nombreuses critiques (" camouflet pour la concertation ", " hypocrisie ", " nous aussi on pense aux patients "), a enfoncé le clou lundi soir : " Sur les 101 millions d'euros d'investissements proposés dans la nouvelle politique, seuls 19 millions d'euros iront au patient. C'est trop peu, beaucoup trop peu, pour nous. " Les économies dans le secteur pharmaceutique ? Intempestifs, ils nécessitent un vote au parlement et risquent de rapporter bonbon. Officieusement, l'on est face à une ministre en affaires courantes dans un gouvernement minoritaire et représentante d'un parti, l'Open-VLD, proche du patronat flamand et du secteur pharmaceutique. Extrêmement affaibli lors des dernières élections comme d'ailleurs le CD&V et le MR, l'Open-VLD est néanmoins très sollicité pour former un gouvernement fédéral, si possible sans la N-VA (le grand rêve du PS), soit avec la N-VA, c'est-à-dire avec un parti dont le coeur de réacteur est la suppression du pays, qui rêve de supprimer les mutuelles et qui considère que 27,5 milliards d'euros pour la santé publique et surtout 5 milliards annuels de transferts sociaux nord-sud, ça suffit. C'est donc peu de dire que Maggie est sous pression ces temps-ci. Et son éventuel maintien à la Santé publique dans un prochain gouvernement ne ferait pas que des heureux.