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Hématologue à Tivoli, le Dr Cécile Springael rêvait, enfant, de devenir médecin ou infirmière. Après ses trois candis à l'université de Mons, cette Louviéroise d'origine rejoint l'ULB. "Je me prédestinais à l'oncologie, mais après quatre années de recherche et une thèse consacrée aux lymphocytes, j'ai bifurqué vers l'hématologie", explique-t-elle. Une spécialité consacrée aux maladies du sang qui lui font rencontrer des patients dénués de "tout vernis", et dont elle apprécie le contact. "Des relations très fortes naissent dans mon cabinet. Nous allons, eux et moi, vers plus que l'essentiel", nous confie la spécialiste. Elle compare volontiers son univers de travail à une ruche où tout le monde s'affaire. Une relation de coeur la lie à son hôpital: "Un endroit où je me rendais enfant, dont j'appréciais les odeurs et l'ambiance, et où j'ai réalisé de nombreux stages. Un espace que j'aime." En préambule à ses passions, Cécile Springael évoque L'homme étoilé, une BD réalisée par un infirmier suivi par 170.000 fans sur Instagram. Un roman dessiné qui raconte son quotidien, la naissance de sa vocation et ses incroyables rencontres avec ses patients. "Un bijou d'humanité, qui parle de la vie aux soins palliatifs avec douceur, pudeur, amour et humour, et toujours une lueur d'espoir", souligne la médecin. Dans sa maison en chantier, une pièce de vie concentre cuisine et salle à manger. Elle y campe le temps des travaux. Sur le réchaud, une cafetière italienne et quelques mets sur la table. Tout à côté, deux dessins, des portraits de femmes. "Adolescente, j'allais aux cours de dessin au-dessus de la bibliothèque de mon village. Des gens de tous âges et de toutes origines s'y retrouvaient autour d'une passion commune", se souvient l'hématologue. Plus tard, l'atelier créé par le Dr Isabelle Mancini au sein de Tivoli lui fit reprendre le chemin de la couleur. Mis en place grâce au soutien du Lions Club du Roeulx, le cours est désormais repris par Sabine, une artiste qui initie des patients au dessin et à la peinture. Un piano trône également dans cette pièce. Cécile Springael se remémore ses cours de solfège et d'histoire de la musique qui lui firent découvrir les classiques. "Mon seul regret est sans aucun doute de ne pas avoir poussé le piano jusqu'au bout, faute d'avoir suffisamment répété", avoue-t-elle. Parallèlement au piano, elle a également joué du bugle. Mis au point par Adolphe Sax au 19e siècle, cette trompette en si bémol offre un son très doux et très rond. "Je voulais participer avec ma famille à l'orchestre de l'entité et j'ai pratiqué cet instrument un certain temps avant de me lancer dans le violoncelle. Je cherche actuellement un professeur qui puisse m'insuffler à nouveau cette passion." Mais ce qui anime pour l'instant Cécile Springael, c'est le théâtre. "Je suis intéressée par les planches depuis ma quatrième secondaire, lorsque j'ai eu mon premier rôle à l'école." Une expérience dont elle garde un excellent souvenir. Depuis, elle fréquente des salles comme celles du Varia, du théâtre de Poche et dans la région de Charleroi. Elle apprécie particulièrement les pièces contemporaines. Un événement récent lui a toutefois redonné envie de monter elle-même sur scène. Abonnée à la publication du MARS (Mons Arts de la Scène), elle est tombée sur un casting pour comédiens amateurs, auquel elle a répondu. Elle va jouer dans Peer Gynt, oeuvre de l'auteur norvégien Henrik Ibsen, un drame poétique désormais joué au théâtre. Sous l'égide de Guillemette Laurent et Catherine Salée, et avec Yoann Blanc, comédien reconnu, à l'affiche, la pièce unit sur les planches amateurs et professionnels depuis quelques semaines. Le Dr Springael joue le rôle d'une Vénus éconduite. À sa sortie au 19e siècle, l'oeuvre connut un véritable triomphe. Les représentations se tiendront du 1er au 3 décembre. Les amateurs de théâtre peuvent d'ores et déjà réserver leurs places via le théâtre du Manège (065/33.55.80).