...

Du fait de leur corpulence, les enfants âgés de moins de 18 ans et mesurant moins d'1m35 doivent être transportés grâce à un système de retenue adapté, comme un siège pour bébé/enfant ou un réhausseur. Les enfants de moins de 18 ans qui mesurent 1,35 m au plus doivent être transportés grâce à un dispositif de retenue adapté ou mettre la ceinture. Des erreurs sont toutefois commises lors de l'installation de ces systèmes de protection. Les enfants se retrouvent aussi souvent assis sur des sièges trop grands ou trop petits pour eux. Ces mauvaises habitudes réduisent ou éclipsent la protection que ces dispositifs offrent, avec un risque accru de blessures graves ou mortelles à la clé. De sa propre analyse, l'institut Vias estime que seuls 26% des enfants de moins de 135 cm sont transportés dans un système de retenue adapté, utilisé de la bonne manière qui plus est. Une autre étude lui permet aussi de constater que 93,9% des enfants portent la ceinture à l'avant, pour 89,6% à l'arrière. En dépit du laxisme entourant l'utilisation des sièges pour enfants, ceux-ci courent un risque moindre de décès dans la circulation que les utilisateurs de la route des autres catégories d'âge. Le nombre de morts sur la route âgés de 0 à 14 ans a sérieusement diminué depuis les années 90 en Belgique, comparé au nombre total de morts sur la route dans toutes les catégories d'âge. En 2019, on déplorait toutefois encore 11 enfants morts et 3.493 blessés suite aux accidents de la route. L'institut Vias explique cette amélioration de la sécurité routière des enfants par plusieurs facteurs: l'augmentation des zones 30, une amélioration de la sécurité des voitures, tant pour les passagers que pour les utilisateurs fragiles de la route, et potentiellement également un meilleur usage des sièges pour enfants et autres réhausseurs. Si nous comparons les chiffres belges avec les données étrangères, il ressort toutefois que nous sommes encore à la traîne. Dans la catégorie d'âge 0 à 14 ans, la Belgique déplore 6,7 tués sur les routes par million d'habitants, un chiffre tout juste en dessous de la moyenne européenne de 7,8%. La Suède caracole en tête, avec une mortalité chez les jeunes victimes de la route d'à peine 3,5%, moins de la moitié de la moyenne européenne. L'Espagne (4,4%) et l'Italie (4,6%) obtiennent également de meilleurs résultats que la Belgique. Afin d'encore améliorer la sécurité routière chez les enfants, l'institut Vias préconise d'investir dans l'éducation, l'infrastructure, la technologie automobile ainsi que dans des moyens de protection adaptés. Au-delà de cette éducation routière formelle, qui repose principalement sur l'école, l'éducation informelle (comme la pratique quotidienne, l'accumulation d'expériences dans le trafic au quotidien et l'apprentissage du comportement des autres) joue également un grand rôle, estime le Vias. Il est également crucial de sensibiliser les autres utilisateurs de la route quant à la présence et aux limites des enfants dans la circulation. Là où les utilisateurs fragiles de la route et transport motorisé se rencontrent, la vitesse doit être adaptée, soit par le déploiement de zones 30, soit par des limites de vitesse à l'approche des écoles, voire par l'utilisation du statut de quartier résidentiel. Le statut de rue écolière a par ailleurs récemment été ajouté au code de la route. La majeure partie du trafic motorisé est ainsi aujourd'hui exclue des rues qui bénéficient de ce statut, au début et à la fin de la journée scolaire, et les chauffeurs ne peuvent y rouler qu'au pas. Les systèmes de sécurité modernes comme l'Intelligent Speed Assistance (ISA), qui aide le conducteur à respecter les limites de vitesse, les caméras et capteurs qui détectent piétons et cyclistes et les systèmes qui réduisent l'angle mort des camions, peuvent éviter les collisions et la gravité de celles-ci. À dater du 7 juillet 2024, les futurs véhicules devront tous être équipés (de base) de l'ISA, du Lane Keeping Assist, de systèmes de détection de la distraction et de la fatigue au volant, ainsi que des utilisateurs fragiles de la route. En matière d'outils de protection, le Vias rappelle la pertinence du casque de vélo qui, par sa couche de mousse, absorbe le choc lié à une chute sur la tête. Dans le monde scientifique, personne ne conteste l'efficacité du casque de vélo. Celui-ci n'est toutefois pas obligatoire, pas même pour les enfants. La sécurité des enfants en tant que passagers pourrait encore s'améliorer si l'on utilisait mieux les sièges pour enfants.