L'étude Power to Care est quelque peu passée inaperçue côté francophone. Fin de l'année dernière, Sciensano et la KU Leuven rapportaient pourtant de nombreux symptômes en augmentation parmi les soignants toutes lignes confondues. Le sentiment de fatigue a ainsi augmenté, passant de 38% en temps normal à 56%. La pression (51% contre 34%), la privation de sommeil (40% contre 25%), les troubles de la concentration (26% contre 15%) ainsi que l'anxiété (27% contre 12%) sont les autres items en augmentation, la faute du Covid-19 et son impact sur les soignants. L'étude renseigne ensuite que seuls 27% des prestataires partagent leurs réflexions et leurs émotions sur la crise corona avec leur responsable et 15% avec un intervenant professionnel.

Outre ces problèmes psychologiques, les soignants se plaignent également de problèmes physiologiques: les douleurs musculaires, les maux de tête, les problèmes d'estomac sont ainsi plus nombreux qu'à l'accoutumée. Ces problèmes psycho-physiologiques, combinés au sentiment d'isolement, finissent d'expliquer que 22% des professionnels des soins de santé envisagent de cesser leur activité, contre 10% en temps normal.

Une aide adaptée...

Pour combattre le mal-être grandissant, Sciensano souligne l'importance d'une offre d'accompagnement adaptée et accessible pour les soignants mais aussi leurs managers. "Pour la période suivant le pic de la deuxième vague de la crise, nous pouvons conclure que la gravité des réactions psychologiques et physiques dans ce groupe est toujours élevée", relève Sciensano. "Plus de la moitié des soignants et des prestataires de soins ont indiqué qu'ils avaient certainement ou probablement besoin du soutien de leur superviseur et près de 40% d'un soutien professionnel."

Raison pour Sciensano de lister à nouveau l'offre et les conseils d'accompagnement émotionnel ou psychologique des prestataires de soins: les sites de trouverdusoutien.be (Wallonie), de la Ligue bruxelloise pour la santé mentale (LBSM, Bruxelles) et de ZorgSamen (Flandre).

"En plus de l'existant et de la médecine du travail, des dizaines de millions d'euros ont été injectés dans la santé mentale, dans le suivi psychologique pendant la crise, entre les deux vagues et qui se poursuit à l'égard notamment des travailleurs du secteur du soin et du socio-sanitaire", complète Christie Morreale, invitée en Commission wallonne de la Santé à réagir à l'étude Power to Care. "Chaque semaine, l'Aviq propose un conseil, une appli, une lecture, une vidéo, afin d'aider les citoyens et les professionnels à prendre soin de leur santé mentale."

...Et de l'argent

Au-delà du bien-être, c'est le portefeuille qui sera également renfloué. "Concernant les accords du non-marchand, la concertation et les travaux avancent dans un dialogue constructif. Mon souhait est d'aboutir à un accord rapidement au bénéfice des travailleurs et travailleuses puisque, je vous le rappelle, le gouvernement a dégagé des montants cumulatifs et évolutifs: 100 millions d'euros sont disponibles dès cette année, 150 millions d'euros le seront en 2022, 200 millions d'euros en 2023, 260 millions d'euros en 2024. Il y aura un effet rétroactif de sorte que chaque travailleur et chaque travailleuse puisse avoir une augmentation de salaire à partir du 1er janvier."

Cet argent sera injecté pour revaloriser le salaire des travailleurs et leur pension, mais également pour revoir les normes d'encadrement et améliorer la qualité au travail. On en revient donc au bien-être. "S'ils ont plus de collègues, le poids et la pénibilité du travail devraient s'en ressentir également, comme les quelques mesures que nous avions déjà initiées, de 22 millions d'euros pour engager des logopèdes, des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes et soulager une partie des aides-soignants dans 141 maisons de repos." Et de revenir, pour conclure, sur l'argent d'ores et déjà disponible pour améliorer les conditions de travail. "Ces cent millions-là sont disponibles. Des notes techniques sont attendues des partenaires sociaux dans les plus brefs délais."

L'étude Power to Care est quelque peu passée inaperçue côté francophone. Fin de l'année dernière, Sciensano et la KU Leuven rapportaient pourtant de nombreux symptômes en augmentation parmi les soignants toutes lignes confondues. Le sentiment de fatigue a ainsi augmenté, passant de 38% en temps normal à 56%. La pression (51% contre 34%), la privation de sommeil (40% contre 25%), les troubles de la concentration (26% contre 15%) ainsi que l'anxiété (27% contre 12%) sont les autres items en augmentation, la faute du Covid-19 et son impact sur les soignants. L'étude renseigne ensuite que seuls 27% des prestataires partagent leurs réflexions et leurs émotions sur la crise corona avec leur responsable et 15% avec un intervenant professionnel. Outre ces problèmes psychologiques, les soignants se plaignent également de problèmes physiologiques: les douleurs musculaires, les maux de tête, les problèmes d'estomac sont ainsi plus nombreux qu'à l'accoutumée. Ces problèmes psycho-physiologiques, combinés au sentiment d'isolement, finissent d'expliquer que 22% des professionnels des soins de santé envisagent de cesser leur activité, contre 10% en temps normal. Pour combattre le mal-être grandissant, Sciensano souligne l'importance d'une offre d'accompagnement adaptée et accessible pour les soignants mais aussi leurs managers. "Pour la période suivant le pic de la deuxième vague de la crise, nous pouvons conclure que la gravité des réactions psychologiques et physiques dans ce groupe est toujours élevée", relève Sciensano. "Plus de la moitié des soignants et des prestataires de soins ont indiqué qu'ils avaient certainement ou probablement besoin du soutien de leur superviseur et près de 40% d'un soutien professionnel."Raison pour Sciensano de lister à nouveau l'offre et les conseils d'accompagnement émotionnel ou psychologique des prestataires de soins: les sites de trouverdusoutien.be (Wallonie), de la Ligue bruxelloise pour la santé mentale (LBSM, Bruxelles) et de ZorgSamen (Flandre). "En plus de l'existant et de la médecine du travail, des dizaines de millions d'euros ont été injectés dans la santé mentale, dans le suivi psychologique pendant la crise, entre les deux vagues et qui se poursuit à l'égard notamment des travailleurs du secteur du soin et du socio-sanitaire", complète Christie Morreale, invitée en Commission wallonne de la Santé à réagir à l'étude Power to Care. "Chaque semaine, l'Aviq propose un conseil, une appli, une lecture, une vidéo, afin d'aider les citoyens et les professionnels à prendre soin de leur santé mentale."Au-delà du bien-être, c'est le portefeuille qui sera également renfloué. "Concernant les accords du non-marchand, la concertation et les travaux avancent dans un dialogue constructif. Mon souhait est d'aboutir à un accord rapidement au bénéfice des travailleurs et travailleuses puisque, je vous le rappelle, le gouvernement a dégagé des montants cumulatifs et évolutifs: 100 millions d'euros sont disponibles dès cette année, 150 millions d'euros le seront en 2022, 200 millions d'euros en 2023, 260 millions d'euros en 2024. Il y aura un effet rétroactif de sorte que chaque travailleur et chaque travailleuse puisse avoir une augmentation de salaire à partir du 1er janvier."Cet argent sera injecté pour revaloriser le salaire des travailleurs et leur pension, mais également pour revoir les normes d'encadrement et améliorer la qualité au travail. On en revient donc au bien-être. "S'ils ont plus de collègues, le poids et la pénibilité du travail devraient s'en ressentir également, comme les quelques mesures que nous avions déjà initiées, de 22 millions d'euros pour engager des logopèdes, des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes et soulager une partie des aides-soignants dans 141 maisons de repos." Et de revenir, pour conclure, sur l'argent d'ores et déjà disponible pour améliorer les conditions de travail. "Ces cent millions-là sont disponibles. Des notes techniques sont attendues des partenaires sociaux dans les plus brefs délais."