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"La recrudescence de l'épidémie de Covid-19 suite à la rentrée des classes et aux retours de vacances met la médecine générale sous haute tension ", affirme la FAGC. Les médecins généralistes carolos jugent les exigences administratives superflues et dénuées de fondement dans le cadre d'une gestion adéquate d'un événement sanitaire au sein d'une collectivité.Lorsque la direction d'une école prend la décision de fermer une classe ou une école en concertation avec la médecine scolaire (PSE), " où se trouve la justification d'obtenir une seconde attestation individuelle pour chaque élève, remplie par son médecin traitant, si ce n'est une exigence bureaucratique ? La décision de la médecine scolaire ne peut-elle suffire ? ", interpelle la FAGC. De même, lorsque la décision est prise de tester toute une classe suite à une présomption de cluster scolaire, la logique voudrait que cette action soit coordonnée par un seul et même médecin, en l'occurrence celui du centre PSE, estime la FAGC. " Renvoyer les élèves tout azimut vers leur médecin traitant risque en effet de voir bon nombre d'entre eux échapper à ce dépistage collectif. "Ce qui s'applique en milieu scolaire s'applique également en entreprise, où la médecine du travail a dans ses missions le rôle d'organiser le dépistage et de justifier les mises en quarantaine des employés. " Organiser un dépistage collectif en se basant sur le bon vouloir individuel des parents d'enfants ou des travailleurs de consulter leur médecin traitant est contre-productif et relève du non-sens épidémiologique ", estiment les médecins de famille carolos. Les généralistes carolos se disent confrontés " à des demandes de testing de plus en plus pressantes et inopportunes de certaines directions d'école ou d'employeurs " et rappellent que l'indication de réaliser un frottis de dépistage relève de leur compétence ou de celle du médecin du PSE ou du travail et pas des directions d'école ou des employeurs. La FAGC met en garde : " Toutes ces exigences administratives ubuesques risquent de très rapidement mettre à mal le moral des troupes, le burnout guette et risque d'épuiser une grande partie d'entre eux ! "La question du surmenage des généralistes se pose d'autant plus que, comparé au début de la crise, la situation a évolué. " Si, en mars, nous avons vite réagi afin d'être disponibles et d'orienter au mieux les patients en engloutissant une tonne d'information bienvenue, c'est parce que nous ne devions plus, vu le confinement, assurer que ponctuellement quelques consultations et visites ", confirme par exemple le Dr Patricia Cambier, généraliste à Dampremy. " Aujourd'hui, nous avons repris notre activité à temps plein. Nous sommes au bord de la rupture et cela pour des papiers. "Les généralistes estiment que si chaque acteur jouait correctement son rôle, ils pourraient à nouveau jouer pleinement le leur : prendre soin de leurs patients tant de manière curative que préventive. La FAGC appelle à une très rapide concertation entre les associations représentatives de la médecine générale d'une part, les services PSE et de médecine du travail d'autre part, pour aboutir à des directives claires, scientifiquement étayées, et conformes aux missions de chacun ." À défaut, dès le lundi 28 septembre, un mot d'ordre sera donné aux 430 médecins généralistes de la FAGC d'appliquer un tri administratif, à savoir qu'ils refuseront dorénavant de rédiger :1. Des certificats d'incapacité ou de quarantaine scolaire pour des enfants non malades qui fréquentent une classe ou une école fermée pour cause de clusters.2. Des certificats d'aptitude à reprendre les cours : faisons confiance aux médecins qui rédigent les certificats d'incapacité scolaire en estimant la durée probable de la période concernée avec une marge de sécurité, et qui mentionnent systématiquement une date de reprise supposée : celle-ci doit être prise en compte par les directions d'école. Faisons également confiance aux parents qui recontacteront leur médecin s'ils estiment que leur enfant n'est pas rétabli au bout de cette période.3. Des prescriptions de testing à la demande de l'école pour des enfants asymptomatiques renvoyés chez eux car ils sont supposés avoir été en contact étroit ou sont concernés par un cluster scolaire.4. Des certificats d'incapacité scolaire pour des enfants de moins de 5 ans vu qu'ils ne sont pas soumis à l'obligation scolaire.5. Des prescriptions de testing " préventif " pour des étudiants amenés à effectuer des stages auprès de publics dits à risque.6. Des certificats de mise en quarantaine et des prescriptions de testing pour des travailleurs concernés par un cluster dans leur entreprise. "Les médecins carolos sont clairs : " ces tâches incombent à la médecine scolaire et/ou à la médecine du travail ". Mais ils tiennent également à rassurer . " Nous rédigerons toujours tous les autres documents administratifs nécessaires pour nos patients malades ayant besoin de nos soins, pour lesquels nous voulons de nouveau être pleinement disponibles une fois débarrassés des tâches administratives qui ne sont pas de notre ressort. ".