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Bruno Lefebure, directeur financier, du patrimoine et de l'exploitation du Groupe Jolimont, réclame dans nos colonnes un milliard d'euros aux autorités pour soutenir le secteur hospitalier pressurisé par la forte augmentation des coûts de l'énergie, du matériel et des salaires. "Les hôpitaux en bonne santé peuvent utiliser leurs réserves, ceux qui étaient juste à l'équilibre doivent emprunter de l'argent, les autres vont droit dans le mur...", prévient l'expert en financement hospitalier. "En avril dernier, le Conseil fédéral des établissements hospitaliers réclamait une intervention exceptionnelle du gouvernement fédéral pour faire face aux surcoûts liés à la l'augmentation des prix de l'énergie, estimés à l'époque à 300 millions d'euros", rappelle Yves Smeets, directeur général de Santhea. "Compte tenu de l'augmentation continue des prix de l'énergie, ce montant vient d'être recalculé et s'élève à présent à 500 millions d'euros.""Le gouvernement doit prendre la mesure de l'urgence absolue d'intervenir massivement pour soutenir le secteur hospitalier. Non seulement les hôpitaux les plus fragiles financièrement vont disparaître, mais pour ceux qui subsisteront, leur capacité à investir demain dans des soins de santé de qualité s'en trouvera durablement affectée", prévient Yves Smeets, qui appelle le gouvernement fédéral à prendre la mesure de ces problèmes et de prévoir dans le cadre du budget 2023 des soins de santé les moyens indispensables à la survie des hôpitaux. "En priorité, une intervention exceptionnelle dans les surcoûts (notamment énergétiques) est indispensable.""Nos secteurs de soins et d'hébergement et notre société traversent une crise qui est en fait globale. Globale tant par son impact que son ampleur internationale. Après deux ans de Covid-19, les institutions n'ont pas eu le temps de sortir la tête hors de l'eau qu'elles replongent dans une nouvelle crise majeure. C'est trop. Nous avons besoin d'urgence de mesures concrètes et ciblées pour les soulager", commente Christophe Happe. Le directeur général d'Unessa propose une dizaine de solutions concrètes aux autorités pour aider rapidement les institutions de soins. "Les lumières s'éteindront-elles dans les hôpitaux cet hiver? Le thermostat doit-il être réglé sur 19 dans nos maisons de repos? C'est impensable", interpelle la fédération bruxelloise Gibbis. "Mais la réalité est telle que les institutions de soins bruxelloises sont confrontées à une facture de plusieurs millions, en raison de l'augmentation exponentielle de leurs factures énergétiques. Nous sollicitons notamment des moyens supplémentaires pour couvrir toutes les factures d'énergie et pour permettre des investissements ciblés en matière de développement durable afin de réaliser des économies d'énergie."Il n'est pas anodin de constater que quatre hôpitaux - le CHU de Liège et l'Hôpital de la Citadelle, en Wallonie, et la Clinique Saint-Jean et les Cliniques de l'Europe, à Bruxelles, viennent d'annoncer leur rapprochement pour pouvoir mieux faire face aux difficultés actuelles: pénurie de travailleurs, augmentation des coûts et des salaires....