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Beaucoup de médecins généralistes se demandent pourquoi le monde politique n'a pas davantage encouragé la vaccination par les médecins généralistes, de manière volontaire, alors que ceux-ci ont la confiance de leurs patients. "Nous nous sommes concertés avec les médecins et avec le monde scientifique pour mettre sur pied la campagne de vaccination. Nous avons notamment regardé ce que nos voisins allemands faisaient, avec une organisation rigoureuse. Constat: il était plus facile de concentrer la vaccination dans des centres pour plusieurs raisons. La principale est le temps de surveillance qui suit la vaccination d'un individu. Observer ce temps de surveillance aurait été compliqué en cabinet, d'autant plus lors d'une campagne de vaccination massive", répond Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé. Le Dr Tanguy de Thier, modérateur des débats, n'en démord pas. "C'est un enjeu important, car nous ne sommes plus dans la vaccination de masse, et que certains patients ne veulent plus se rendre dans les centres de vaccination pour une troisième dose. Autre atout de la médecine générale: elle peut se rendre au domicile du patient.""Nous sommes encore dans une campagne de vaccination massive", estime tout de même le Pr Jean-Michel Dogné, directeur du département de pharmacie de l'Unamur et expert au comité mondial de sécurité vaccinale de l'OMS . "Les chiffres mentionnent entre 5 à 10.000 vaccinations par les médecins généralistes par semaine, mais il faut vacciner 200.000 personnes par semaine si l'on veut atteindre les objectifs fixés. Les médecins seuls ne peuvent vacciner autant de personnes par semaine. Il n'y a pas un seul pays qui n'utilise pas ce système de centres de vaccination pour la troisième dose.""Nous allons dire que les deux systèmes se complètent", admet Tanguy de Thier. "Le message que je veux faire passer aux médecins généralistes, c'est qu'il reste 630.000 personnes à vacciner en troisième dose en Wallonie. La priorité est de les convaincre de l'importance de cette troisième dose. À la marge, c'est bien la première ligne, dont les généralistes, qui a pour mission de convaincre les patients hésitants à se faire vacciner", conclut Christie Morreale.