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Pour nos plus jeunes lecteurs, précisons que ces élections dont l'intérêt, hélas, ne saute pas directement aux yeux de certains médecins, déterminent la représentation syndicale au sein de l'Inami et notamment au sein de la précieuse médico-mut, cheville ouvrière du système de concertation. Ces élections étaient organisées préalablement tous les quatre ans et auraient dû avoir lieu cette année. Raison officielle du report invoquée par Frank Vandenbroucke? "L'organisation des élections demande beaucoup d'efforts de la part des organisations professionnelles. Outre le temps et l'argent que cela coûte, l'investissement de nombreux médecins engagés est également requis. En raison de la crise sanitaire, ces ressources sont utilisées en priorité pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Il n'était donc pas indiqué de laisser se tenir les élections en 2022." Le projet de loi a été adopté à l'unanimité, moins l'abstention des Engagés (ex-cdH). La charge de travail des médecins? Un faux prétexte, souligne sans ambiguïtés Paul De Munck, président du GBO (Cartel). "Selon nous, l'objectif véritable est de sauver le soldat AADM (ndlr: troisième syndicat qui pèse trois sièges sur 12 en médico-mut) qui n'aurait pas rempli les conditions d'éligibilité", à savoir: être bilingue et comporter des médecins spécialistes. L'information sur cette élection postposée a d'ailleurs été transmise de manière un peu cavalière lors d'une médico-mut par le pourtant diplomate Jo De Cock qui la préside alors qu'il est récemment retraité du top de l'Inami. "Nous n'avons rien pu dire. Le ministre Vandenbroucke en a décidé ainsi. Cela nous a doublement peinés. Premièrement, que se passera-t-il si dans un an, AADM ne rentre toujours pas dans les critères? Quid du financement? Imaginons que nous aurions remporté plus de voix cette année, nous aurions eu également un budget plus important."Depuis l'arrivée d'AADM, en effet, le gâteau n'a pas été agrandi et trois syndicats au lieu de deux (Absym et Cartel) doivent se partager la même manne financière. Plus extraordinaire encore: l'AADM faisant office en même temps de société scientifique et de syndicat. certains des membres du Cartel, côté néerlandophone, paient leurs cotisations à la partie scientifique d'AADM, Domus Medica. Ils alimentent donc financièrement l'adversaire. Paul De Munck en profite pour plaider une nouvelle fois pour un financement plus important des syndicats médicaux. Ceux-ci font face à des mutuelles qui reçoivent un milliard d'euros par an, contre même pas un million pour l'ensemble des trois syndicats de médecins...