Parti socialiste : " Il faut un phasage concerté entre les différents niveaux de pouvoirs "

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Ahmed Laaouej, député fédéral, chef de groupe à la Chambre 1. Ecoutez le terrain" D'être plus à l'écoute du terrain, du personnel soignant et de leurs besoins. Ce qu'elle n'a jamais assez fait depuis sa prise de fonction. On peut évoquer l'élargissement du dépistage et du testing, la gestion de l'ensemble du matériel de protection, etc " 2. Anticipez davantage les prochaines étapes de la crise" Cela n'a pas été le cas jusqu'à présent, notamment en ce qui concerne le déconfinement, et pour éviter les possible rebonds de l'épidémie. Pour que le temps politique ne soit pas en décalage avec celui du terrain et des citoyens. La question du port du masque généralisé fait grandement débat pour l'instant. Et elle se contente de répéter que " pour elle, scientifiquement, ça n'a pas d'intérêt ". Elle semble de plus en plus isolée sur ce point. Il faut un phasage concerté entre les différents niveaux de pouvoirs et multidimensionnel pour rester cohérent. Nous sommes dans une crise sanitaire et nous devons sortir de cette crise avec la protection de la santé comme premier objectif, sans céder aux pressions de différents secteurs. Et, bien sûr, insérer une dimension humaine et psychologique aux exigences des scientifiques et professionnelles de la santé. " 3. Repensez la santé" Nous devons repenser la santé à la lumière de la terrible pandémie que nous vivons, en replaçant l'humain et le personnel de la santé au coeur de nos actions, en sortant de l'ombre les métiers qui font tourner les infrastructures de santé, en revalorisant ces professions et en donnant les moyens à tous ces hommes et toutes ces femmes de travailler dans de bonnes conditions pour assurer aux patients des soins de qualité. La santé a un coût mais elle n'a pas de prix. Nous devons y mettre les moyens financiers, humains et matériels. C'est essentiel pour l'avenir. " Laurence Hennuy, députée fédérale en charge du coronavirus1. Organisez le testing" Donner tous les moyens nécessaires pour organiser le testing massif, en priorité auprès des publics vulnérables, du personnel soignant et toutes les personnes qui travaillent en proximité. Organiser le testing, ce n'est pas juste disposer de réactifs et de labos, c'est organiser toute la chaîne logistique, c'est adapter les critères de screening, c'est prévoir et estimer tout le matériel nécessaire pour protéger les soignants et les patients, c'est impliquer, dans la stratégie, la première ligne qui est sur la brèche, depuis les premières heures de la crise, avec beaucoup de lucidité et de courage. Cela nécessite aussi d'activer toutes les forces vives pour réaliser ces tests, y compris la médecine du travail, qui s'est déclarée disponible. Cela nécessite aussi de rechercher très activement toutes les pistes pour disposer d'un maximum de tests d'immunité. Le manque de préparation et d'anticipation nous a fait perdre un temps précieux dans cette lutte contre le virus. " 2. Recommandez le port du masque" Organiser urgemment une communication fédérale coordonnée sur la question du port recommandé des masques en tissu par les citoyens, tout en gardant la hiérarchie nécessaire dans les destinataires des masques, y compris les masques artisanaux, tant que perdure la pénurie en masques chirurgicaux et, a fortiori, FFP2. Il faut en effet rappeler que la priorité absolue est que les masques soient réservés à tout le personnel médical, paramédical, aidant au sein des institutions de soins et des maisons de repos au sens large, aux patients et ensuite au personnel en contact avec le public (TEC /STIB, magasins d'alimentation, ...). " 3. Intégrez un expert de la première ligne dans le GEES" Inclure un.e représentant.e de la plateforme de première ligne au sein du groupe d'experts pour le déconfinement : leur expertise n'a pas été prise en compte dans les premiers jours de la mise en place de la stratégie. Il ne faut pas répéter la même erreur. " Sophie Rohonyi, députée fédérale 1. Généralisez le port du masque" Il faut réserver les masques réservés au personnel exposé au virus, c'est-à-dire les soignants (personnel médical, infirmier...) dans les hôpitaux et maisons de repos ; les masques chirurgicaux au personnel soignant et aux acteurs de première ligne, soignants ou non, contraints de travailler avec des personnes dont on ignore si elles sont contaminées ou non (le testing est primordial) (infirmiers à domicile, pharmaciens, kinés, dentistes, caissières, facteurs, policiers, etc) et les masques alternatifs en tissu pour le reste de la population. " 2. Refinancez les soins de santé" Vieiller à un refinancement structurel des soins de santé : le déficit budgétaire post-crise de l'Etat sera colossal. Il n'empêche que la crise a également montré que la santé de nos concitoyens n'avait pas de prix. Le gouvernement Michel a réduit de moitié la norme de croissance du budget de l'assurance maladie, la rabotant de 3% à 1,5%. Or, si l'on veut maintenir le niveau d'accessibilité et de qualité de notre système de soins de santé, mais aussi réduire les inégalités sociales en la matière, il faut porter cette norme de croissance à 2.2%, comme le recommande le Bureau fédéral du Plan. " 3. Refédéralisez la santé publique" L'adoption de mesures face à la crise a pris du temps en raison de notre complexité institutionnelle, de la nécessité de trouver des accords entre nos neuf ministres de la Santé. Ce n'est que depuis que le Centre de crise, composé des différents niveaux de pouvoirs, se réunit, que les choses vont mieux, même si l'on continue de voir des différences de traitement selon les entités fédérées, et ce alors que chaque Belge devrait avoir le même accès aux soins de santé, quelle que soit sa Région. C'est une question d'équité mais aussi d'efficacité et de qualité des soins. "