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Il peut paraître étonnant d'inaugurer (le 15 juin) un bâtiment qui sera terminé dans minimum deux ans mais le nom qu'il porte (Albert II) obligeait sans doute à être prudent quant à la longévité de l'ancien Roi présent à l'inauguration avec la Reine Paola (voir photo) puisque l'ancien souverain en avait assuré le parrainage depuis sa conception. Et le couple royal était bien là, plus tout à fait fringant mais largement applaudi par les VIP présents, dont la ministre Glatigny et le bourgmestre de Woluwé Saint-Lambert, Olivier Maingain. En attendant, il nous a été possible de faire fonctionner notre imagination en visitant un chantier démarré seulement en janvier de cette année dans un des derniers écrins de verdure disponibles sur le site des Cliniques Saint-Luc. Un photo-montage permet de se faire une idée de ce à quoi il ressemblera dans deux ans. L'Institut Roi Albert II comprendra les activités en cancérologie et en hématologie adulte et pédiatrique des Cliniques Saint-Luc, soit 20% du total des activités de l'hôpital. Avant d'être un bâtiment, l'Institut Roi Albert II est un projet médical tourné vers la multidisciplinarité. En effet, il utilise conjointement 16 groupes multidisciplinaires composés de spécialistes impliqués dans le diagnostic, la stadification et le traitement du cancer (lire encadré). Ces groupes discutent le dossier de chaque patient de manière individuelle et spécifique, "ce qui garantit une prise en charge optimale et un traitement personnalisé, basés sur l'expertise du groupe multidisciplinaire, la littérature internationale et les derniers progrès de la science en ce qui concerne les outils diagnostiques et thérapeutiques". Le tout, on l'aura compris, dans une approche holistique. L'Institut doté de huit étages sera donc entièrement dédié à la lutte contre le cancer avec un étage entièrement dévolu à la patientèle pédiatrique dont de très jeunes enfants. Des espaces de convivialité sont prévus pour les proches des patients qui pourront venir les encourager en profitant d'un espace bien-être qui les aidera à traverser l'épreuve de la maladie. A contrario l'espace Luciole accueillera les enfants dont les parents sont traités contre le cancer. Chaque unité de soins est équipée de salles de revalidation pour la récupération des patients. Le bâtiment a été conçu en "H", ce qui est assez typique des hôpitaux mais évasé vers le sud pour augmenter la lumière et faire l'objet d'une "allonge" vers le campus universitaire et la Faculté de médecine. Dès lors que le chantier a dû sacrifier certaines essences, les architectes ont été légalement obligés de l'entourer de nouvelles espèces d'arbre indigènes et fleuries pour un contact maximal avec la nature. Les concepteurs auront le souci d'épargner les insectes (chiroptères), les oiseaux et les amphibiens. Les fenêtres en alu laqué bardées de bois seront particulièrement larges pour faire passer un maximum de lumière naturelle. L'Institut Albert II s'inscrit dans le grand dessein "hôpital 2025" qui verra s'ériger un peu en avance l'Institut de psychiatrie intégré. Il verra également la vieille tour du bâtiment principal si typique des hôpitaux des années 70 totalement rénovée à terme. C'est ainsi que l'Institut sera relié au bâtiment principal par deux passerelles et un tunnel sous l'avenue Mounier. Les patients devant subir des examens éviteront le tunnel, assez sordide, pour emprunter les passerelles relativement panoramiques et qui leur donneront le peps nécessaire vers la guérison. Le budget prévisionnel de 59 millions d'euros provient en grande partie de la Fédération Wallonie-Bruxelles mais aussi pour dix millions de la Fondation Saint-Luc, mécène principal de l'hôpital universitaire et qui a fait une levée de fonds sans précédent. Reste à résoudre le problème lancinant de l'accès au bâtiment tant les autorités régionales bruxelloises s'évertuent à immobiliser la Capitale plutôt que la fluidifier.