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Dans le jardin de la fondation Walter Leblanc, créée en 2006 afin de perpétuer le souvenir de ce grand artiste belge issu du groupe Zéro, trône "Resonance" : installation de fils et de bois, comme les cordes d'une contrebasse de l'artiste japonais Keisuke Matsuura. Et en effet, son oeuvre vibre en parfaits " accords " et harmonie avec l'épure quasi japonaise de cette petite maison typique bruxelloise sur deux étages de Berchem-Sainte-Agathe, laissée en l'état " zen " par Nicole, l'épouse de Leblanc, à son décès quelques années plus tôt. Une oeuvre organique en " lignes " et en écho bien sûr avec celles torsadées ou blanches du plasticien belge. L'expo joue le jeu des correspondances, quasi dans le sens du dialogue écrit : à deux triangles noir et blanc.... de Leblanc correspond deux autres fait d'aimants et de projections créés, comme la grande oeuvre 3D du dehors, spécialement pour l'exposition par l'artiste nippon, que l'on aurait pu croire plus enclin à mettre ses pas dans l'héritage du groupe japonais Gutaï. C'est en venant étudier en Allemagne que le Kyotoïte, aujourd'hui âgé de 50 ans et devenu résident allemand depuis plusieurs décennies, a découvert le groupe Zero et l'oeuvre de Walter Leblanc. Résonance (qui donne son titre à l'expo) en effet entre les torsions de l'un, et les peintures en reliefs de l'autre : l'un comme l'autre géométriques, minimalistes, d'une abstraction simplissime et pourtant raffinée. L'héritier asiatique semble véritablement aimanté (il utilise beaucoup les magnets) par les oeuvres de Leblanc qui peuvent aussi être noires ou bleues, et sont imitées par son cadet. Non, pas imitées ; plutôt évoquées avec admiration, respect au travers du travail personnel d'un artiste qui perpétue ainsi le souvenir de son maître et de son apport.