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Si les bons d'État peuvent être qualifiés de succès fracassant, c'est au niveau de leurs conséquences. Force est en effet de constater que de nombreuses banques ont, à partir de la fin 2023, contre-attaqué en relevant les taux offerts sur l'épargne de leurs clients. Dans le but très évident de ne pas voir trop d'argent leur filer entre les doigts. Car il faut comprendre une double réalité. D'un côté, il est vrai que les Belges épargnent beaucoup et que les banques récoltent trop d'argent sur les carnets de dépôt, trop par rapport aux remplois qu'elles peuvent en faire sous forme de crédits. D'un autre côté, placé à la Banque centrale européenne, cet argent excédentaire rapportait jusqu'ici pas moins de 4%! Tel est en effet le taux princier offert par la BCE dans sa volonté de freiner l'économie pour combattre l'inflation. La réaction des banques a encore grimpé d'un cran avec le dernier bon d'État. Alors que sa version à un an offrait 3,20% brut, soit 2,24% net, Fintro, filiale de Fortis, annonçait le jour-même un bon de caisse d'une durée d'un an rapportant 3,30% brut, soit 2,31% net. Un rendement un peu plus élevé donc, ce qui est franchement spectaculaire. Des carnets de dépôt au taux plus généreux qu'avant et des bons de caisse à un an affichant un rendement comparable à celui offert par les bons d'État: oui, ces derniers furent, directement d'abord, indirectement ensuite, des succès fracassants. Pour l'épargnant!