...

Interpellé par le nombre de parents refusant qu'un régime diversifié et équilibré soit fourni à leurs enfants, le Délégué général aux Droits de l'Enfant, Bernard De Vos a demandé à l'ARMB de remettre un avis sur le véganisme. " Le personnel de santé est parfois confronté à un véritable problème d'éthique. Nous laissons une certaine latitude, nous tentons d'expliquer aux parents les risques d'une telle alimentation mais que faire lorsque nous estimons qu'ils ont une attitude dangereuse pour la santé leur enfant ? ", interroge le Pr Georges Casimir, Pédiatre à l'HUDERF et rapporteur de la Commission nommée par l'Académie Royale de Médecine de Belgique.3% des enfants belges sont concernés par ce type de régime alimentaire. Le véganisme ou végétalisme pur est un régime restrictif dont les protéines animales sont bannies. Des vitamines essentielles telles que la D, la B12, le calcium ou encore des oligoéléments et nutriments indispensables à un développement correct sont absents de cette alimentation. " On parle de retards de croissance staturo-pondéraux et de retards psychomoteurs, de dénutrition, d'anémies importantes, explique Isabelle Thiébaut, diététicienne pédiatrique ayant collaboré à la rédaction de l'avis de l'ARMB . "Certains développements doivent se faire à un moment précis de la vie et s'ils ne se font pas, c'est irréversible ". Des excès en potassium et en fibres sont également observés lorsque les légumes représentent une trop grande part de l'alimentation. Dans les cas les plus graves, l'hospitalisation est inévitable : " Il y a des cas gravissimes, précise Sylviane Podlubnai, diététicienne en chef de l'HUDERF. " Heureusement, ils sont limités grâce à l'intervention précoce des pédiatres. "L'Académie royale de Médecine de Belgique déconseille de soumettre un enfant à un tel régime. Si tel est néanmoins le cas, ce dernier doit impérativement faire l'objet d'un suivi médical, d'examens sanguins réguliers et bénéficier de supplémentations.La commission estime que les régimes végétariens peuvent satisfaire, à condition d'être variés et bien équilibrés, aux besoins des enfants et adolescents, femmes enceintes et allaitantes avec une réflexion sur certaines supplémentations, comme le calcium par exemple. Par contre, le régime végétalien, lui, est inadapté et donc non recommandé pour les enfants à naître, les enfants et les adolescents, de même que les femmes enceintes et allaitantes. Les supplémentations obligatoires, les déséquilibres métaboliques et l'obligation d'un suivi médicalisé, y compris par prélèvements sanguins, ne sont donc pas admissibles. Le fait de les administrer à des enfants soulève donc d'importants problèmes bio-éthiques.