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La bonne idée, ici développée en partenariat avec le musée Picasso de Paris, est de s'intéresser au génie andalous en tant qu'illustrateur, une thématique originale et moins coûteuse... en termes d'assurances.Plusieurs thématiques sont développées dont celle de l'amitié et de la collaboration entre écrivains : Apollinaire dont on peut admirer le portrait, Max Jacob ou Pierre Reverdy. Le genre voit Picasso faire des allers-retours entre Antiquité et présent : La source est un grand crayonné sur toile de 1921 appartenant à la période néoclassique, mise en regard du Secret des femmes d'un style en effet antique.D'ailleurs, Picasso illustre Les métamorphoses d'Ovide pour l'éditeur Skira (une illustration pour chacun des livres), croquant en quelques traits, quelques lignes à peine Les amours de Jupiter et de Sémélé notamment en 1931. La Tauromaquia de José Delgado est l'occasion de magnifiques aquatintes où les toreros, les picadors, et leurs adversaires ne sont que des silhouettes noires d'une évidente simplicité. La femme torero est par contre une eau-forte plus sophistiquée, mais raffinée également.Eaux-fortes également au nombre de 11 pour Le chef-d'oeuvre inconnu de Balzac, au dessin linéaire et qui est rehaussé d'un portrait introductif de l'auteur et d'une huile sur toile, Le peintre et son modèle de 1967, tardive mais d'inspiration cubique, dans laquelle l'artiste dédoublé parait d'une troublante menace.Les animaux sont également une thématique récurrente chez Picasso, introduite par la thématique de la colombe de la paix, occasion de revoir le Picasso céramiste à Vallauris comme dans le cas de la tauromachie. Autour d'une grande peinture de chèvre de 1950, des dessins d'un seul trait, épurés, de cheval pour Les chevaux de minuit du poète Iliazd, représentant les diverses postures du "meilleur ami de l'homme" ou des illustrations des oeuvres de Buffon justement, par exemple dans le cas de la sauterelle ou l'aigle blanc.Citons encore les poèmes de Gongora du15e siècle qui son l'occasion pour Picasso de remplir les marges de façon virtuoses, l'illustration du Chant des morts de Reverdy balisés de lignes et points. Plus rare enfin chez le grand Pablo, une échappée dans l'abstraction lorsqu'il décore le poème que Georges Hugnet lui dédie.Cette petite exposition un peu différente par sa thématique, plus que par son sujet, se termine par une collection d'affiches originales de l'artiste, ceci pour compléter le tableau de... ses illustrations.