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Le neuro-PASC est une forme de covid long axé sur les plaintes neurologiques comme la confusion, les troubles de la concentration, les dysfonctionnements cognitifs, les maux de tête ou l'encéphalite. PASC (post acute sequelae of covid-19) est la nouvelle terminologie pour désigner le covid long. Des données récentes montrent que le neuro-PASC serait dû à des mécanismes immunologiques plutôt qu'au virus lui-même. C'est pourquoi, dans une population de patients ayant eu le covid-19, l'immunologiste Marianna Spatola a examiné la réponse des anticorps chez des personnes présentant un neuro-PASC (n=18) et chez des personnes qui ne présentaient pas cette anomalie (n=94). Elle a constaté une différence frappante dans la réponse immunitaire entre les deux groupes: les patients atteints de neuro-PASC avaient une réponse immunitaire relativement faible contre le SARS-CoV-2, mais une réponse immunitaire remarquablement forte contre les coronavirus qui provoquent chaque hiver des infections respiratoires banales. Un phénomène similaire a déjà été observé précédemment avec le virus de la grippe et le VIH: chez certaines personnes, le système immunitaire réagit à un nouveau virus avec une réponse immunitaire qu'il a développée précédemment contre un virus similaire, tandis que la réponse immunitaire plus spécifique est bloquée. On parle alors de péché antigénique originel, ou encore d'empreinte antigénique. La chercheuse affirme que cette réponse immunitaire insuffisamment spécifique est associée à une persistance plus longue du virus dans l'organisme, qui finit par donner lieu à un état inflammatoire après la résolution de la phase aiguë. L'inflammation du cerveau se traduit par le neuro-PASC. Si ces résultats sont confirmés dans des populations plus importantes, ils pourraient constituer une piste de prévention. La première étape consiste à identifier un marqueur facilement utilisable qui détecte ou même prédit la réponse immunitaire aberrante. Le Pr Spatola est à la recherche de ce marqueur. L'étape suivante pourrait consister, par exemple, à déclencher la réponse immunitaire spécifique contre le virus chez les patients à risque après une infection par le SRAS-CoV-2.