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"C' est la première fois qu'on aligne le budget des soins de santé sur les dépenses réelles projetées dans les estimations techniques. Cela fait une énorme différence. Par le passé, les estimations techniques étaient en dessous de l'objectif budgétaire parce que de nombreuses économies avaient été réalisées. Pour 2021, l'objectif budgétaire est augmenté de 539 millions d'euros. 1,2 milliard est prévu pour une série de mesures positives (fonds blouses blanches, accord social, santé mentale, élargissement contraception, ndlr). C'est pour ces raisons que le GBO a voté pour le budget lors du Comité de l'assurance de lundi alors que l'Absym s'est abstenue pour différentes raisons ", précise le directeur du Groupement belge des omnipraticiens. Jean-Noël Godin souligne que cette année le budget ne confisque pas une partie de l'indexation des médecins. " C'est très rare ". Pour 2021, il est indiqué dans la proposition du Comité de l'assurance que les moyens nécessaires pour des nouvelles initiatives urgentes devront être libérées sur les ressources internes de chaque secteur. Selon Jean-Noel Godin, le secteur du médicament pourrait réaliser des économies, entre autres, via l'augmentation du recours aux biosimilaires dans les hôpitaux. Et de s'étonner que la note budgétaire ne vise pas l'article 81, " un mécanisme qui reste obscur malgré les efforts de transparence et qui au départ était réservé à des médicaments innovants devant être évalués ultérieurement. " Pour le directeur du GBO, il est certainement possible de réaliser des économies en biologie médicale et en imagerie parce que le système actuel induit une certaine surconsommation. " Je ne jette pas la pierre aux radiologues et aux biologistes, mais je pointe le sous-financement du secteur hospitalier. Celui-ci induit des prélèvements bien trop élevés sur les honoraires et incite certains médecins à facturer plus de suppléments d'honoraires ", commente l'ancien directeur général de la fédération Gibbis, qui se déclare favorable à un rééquilibrage des revenus entre les différentes spécialités. Pour 2021, de nouvelles initiatives seront tout de même finançables. " Cela fera l'objet des négociations en médico-mut. Six réunions ont été programmées jusqu'à fin décembre. Les trois syndicats médicaux vont déposer des propositions sur la table. Le GBO en fera une série pour la médecine générale ", précise Jean-Noël Godin. Le Comité de l'assurance propose d'affecter à partir de 2022 une partie de la norme de croissance supérieure à 2% à la réalisation des objectifs de soins de santé. " Cette phrase fait peur à tout le monde. Le Comité de l'Assurance ne précise pas cette l'ampleur de cette "marge". Sera-t-elle de 0,2% de 0,5% ? Le GBO a insisté pour que cette affectation se fasse en concertation avec tous les secteurs concernés. Chacun va craindre de voir son objectif budgétaire partiel amputé. Notre syndicat est favorable au développement de politiques transversales qui impliqueront plusieurs acteurs - les médecins, les infirmiers... - et à une approche intégrée des soins. Des propositions concrètes doivent être élaborées avec les prestataires de soins. Nous attendons de la part du ministre et de son cabinet une définition plus précise de ces objectifs de santé pour qu'on puisse y travailler durant le second semestre 2021. "Le directeur du GBO rappelle que le nouveau ministre des Affaires sociales et de la Santé publique est également vice-premier ministre SP.A du gouvernement . " Maggie De Block ne l'était pas. Lorsqu'elle a dû réaliser 900 millions d'économies dans les soins de santé, j'ignore si elle a été défendue au niveau du kern. Frank Vandenbroucke n'est pas du genre à se laisser faire et pourra, en tant que vice-premier, peser sur les décisions au sein du gouvernement. "