...

"S i elles disposent d'un médecin généraliste régulier qui se charge de leur dossier médical, ces personnes n'ont rien à faire. Avec l'aide des mutualités, les médecins généralistes se chargeront de répertorier les noms des quelque 1,5 million de Belges qui correspondent à ces profils. Le moment venu, ces patients à risque seront invités à procéder à leur vaccination", explique la Task force vaccination. Au niveau des Régions, et au sein des agences régionales de santé, un fonctionnaire-médecin signera les courriers d'invitation et les enverra de façon confidentielle aux citoyens concernés. En revanche, précise, la task force "les patients à risque qui n'ont pas de médecin généraliste attitré doivent prendre contact avec celui de leur choix en vue de constituer un dossier médical (DMG). Ce n'est qu'une fois que ce dossier médical sera ouvert qu'ils pourront être invités à se faire vacciner." Est-ce que cela veut dire que tous les patients à risque devront avoir un DMG? Et trouver un généraliste qui veut bien le gérer? Quid des MG qui ne veulent pas tenir de dossier médical global? Le KCE a souligné en 2019 dans un rapport sur la performance du système belge que la couverture du DMG varie fortement en Belgique: en Flandre trois quarts des personnes assurées ont un DMG, contre moins de 60% en Wallonie et moins de 50% à Bruxelles. La procédure proposée par la force opérationnelle ne tient visiblement pas compte des différences régionales au niveau du nombre de patients titulaires d'un DMG. Une approche plus flamande que francophone? "À Bruxelles le taux de DMG est de 43%? Donc, si le patient a un MG qui n'est pas dans le système DMG, ou n' a pas de MG, ou refuse le DMG, et qu'il veut un vaccin Covid, il doit changer de médecin? C'est inadmissible et inhumain. La promotion du DMG ne justifie pas cela. C'est du chantage", a réagi sur Twitter Jacques de Toeuf, président honoraire de l'Absym à la lecture de notre information. Suite aux nombreuses réactions, nous avons demandé à la task force de préciser ses instructions. "L'objectif poursuivi consiste à s'appuyer sur les ressources disponibles pour identifier les personnes concernées et les inviter automatiquement, sans qu'elles n'aient à entreprendre la moindre démarche. Ce faisant, le processus passera par un croisement des listes de patients identifiés par les mutualités d'une part et de ceux indiqués par les médecins généralistes d'autre part. Dans ce cadre, le DMG est un des moyens d'identification des patients avec comorbidités. Une fois cette liste établie, l'ensemble des personnes qui y figurent recevront ensuite un code unique qui leur donnera accès à la vaccination. L'invitation des patients avec comorbidités repose sur le fait de pouvoir être identifié par une mutualité ou un médecin généraliste avec lequel le patient entretient une relation thérapeutique et qui peut réaliser le suivi avant et après les vaccinations. Ceci est certainement indiqué au cas où des effets secondaires se manifesteraient après la vaccination", explique France Dammel, porte-parole du ministre Vandenbroucke. La task force ne sait pas encore quand la vaccination des patients à risque aura lieu. "Cela dépend du nombre de vaccins disponibles. Dans un premier temps, le plus grand nombre possible de personnes âgées de plus de 65 ans seront invitées à se rendre dans un centre de vaccination selon des catégories d'âge décroissantes. Selon les estimations actuelles, il sera probablement possible de commencer à vacciner au plus tôt dans la deuxième quinzaine de mars les patients de moins de 65 ans qui appartiennent à un groupe à risque."Notons que les groupes à risque de 18 à 55 ans présentant des comorbidités, par ordre d'âge décroissant (entre 500.000 et 1.000.000 de personnes), pourront être vaccinés grâce aux 443.000 doses du vaccin AstraZeneca (non recommandé par le CSS pour les plus de 55 ans) attendues en Belgique en février. Sauf les personnes souffrant de troubles immunitaires ou traitées avec des immunosuppresseurs qui seront vaccinées avec les vaccins Pfizer ou Moderna, tout comme les patients à risque de plus de 55 ans. Certaines personnes âgées de 18-55 ans pourront également bénéficier du vaccin d'AZ si elles appartiennent à ces groupes: les professionnels des soins de santé (environ 200.000 personnes) ; les résidents et le personnel des autres institutions de soins collectifs, telles que les centres de revalidation, les institutions psychiatriques ou encore le personnel des institutions résidentielles de protection de l'Enfance et de la Jeunesse et les unités d'intervention sur le terrain au sein de la police.