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N ouvelles des trois fronts de la liberté...- Ma liberté..., c'est 30 cm de câbles et trois kilos de matériel que je porte 24 heures sur 24,... Un député de La République en marche, survivant du Covid-19, à ses pairs de l'assemblée nationale.- ... pour les libertés constitutionnelles et les droits humains. Annonce d'un mouvement contre les mesures sanitaires.- Un actionnaire tente de forcer le fabricant de vaccins à être plus transparent sur les prix. Demande officielle auprès de l'autorité américaine de surveillance des marchés pour étendre la vaccination aux pays pauvres. Les libertés se limitent les unes les autres. Le député Raphaël Gérard relie très concrètement le front physique des virus et le front politique où se votent les lois sanitaires. La liberté physique peut justifier de restreindre les libertés constitutionnelles et les droits humains. Quant à l'histoire de l'actionnaire, elle pose la question des changements inéluctables du capitalisme face à des menaces vitales pour les riches comme pour les pauvres. Gare aux versions tronquées de la liberté, la vidant de sa substance. Pour ouvrir l'étau des forces physiques et sociales façonnant le cadre de la condition humaine, les individus s'appuient sur des bâtons de savoirs et de pouvoirs et se les tendent entre eux, parfois rudement. Mais en dépit des connaissances scientifiques et des principes juridiques les mieux élaborés, les échafaudages de savoirs et de pouvoirs tenant les sociétés debout restent fragiles. Ils dépendent de la manière dont les individus en assemblent les pièces. Les récentes barrières dressées par de puissants ministres devant les cinémas, les théâtres et autres scènes n'ont pas résisté aux coups de citoyens et de professionnels en colère, comme l'a montré le prudent retrait du gouvernement face aux bâtons de la culture soutenus par ceux de la justice. A ce jour, la menace virale persiste et laisse planer les incertitudes et les doutes sur les décisions à prendre. Les déséquilibres des libertés entre praticiens de terrain, agents intermédiaires et décideurs politiquesEn climat d'incertitudes, personne ne sait vraiment ce qu'il faut faire. Mais même imparfaits, les savoirs apportent toujours des points d'ancrage. Cela veut dire que d'en haut, les décideurs politiques doivent concevoir des règles fondées sur des données synthétiques tout en laissant aux praticiens de terrain des libertés basées sur leurs observations directes. Par déséquilibres des libertés, il faut entendre qu'au lieu d'une répartition subtile des décisions entre les différents niveaux de pouvoirs, tout se décide en un centre unique. Il ne faudrait pas en imputer la faute aux seuls gouvernants, car la servitude volontaire, si bien énoncée par Étienne de La Boétie, apparaît à beaucoup plus confortable que d'assumer des responsabilités. Quelques exemples: La fermeture des cabinets et l'interdiction des visites au début de la pandémie, acceptées par certains, soutenues même par des associations médicales, ces mesures n'ont pas été suivies par tous les médecins. Les interdictions sur d'anciens produits ont surtout fait leur inutile promotion, exacerbé des polémiques et gaspillé beaucoup d'énergies. Les gestionnaires d'hôpitaux restent prisonniers de tracasseries administratives et d'enjeux de pouvoirs aux dépens de leur mission première: organiser l'hôpital avec leurs équipes et surtout, les soutenir. Pour ou contre l'obligation vaccinale? Pour être légitime, cette obligation doit au moins permettre aux médecins de terrain de l'adapter ou même d'y déroger en fonction de ce qu'ils savent de leurs patients. L'essentiel pour décider en situation d'incertitudes? ? Une centralisation excessive des décisions démultiplie les risques en cas d'erreur. ? Au contraire, laisser une certaine liberté d'initiative à chaque niveau réduit les risques, mais à une condition: organiser le dialogue, quasi au point mort, entre praticiens de terrain, agents intermédiaires et dirigeants, dialogue crucial en temps de crise.