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Le Dr Anne Leleux, cheffe du service d'onco-hématologie de l'hôpital ne cache pas sa satisfaction de voir désormais les activités d'onco-hématologie et de radiothérapie et l'espace bien-être, baptisé Carpe Diem, regroupés dans un même espace intégré. "La précédente inauguration de notre service datait de 2008, ce qui n'est pas si ancien, mais l'évolution de l'oncologie est telle que nous nous sommes sentis à l'étroit et que nous voulions changer les appareillages de radiothérapie. Nous nous sommes équipés de machines très performantes et précises. Nous voulions aussi rassembler en un seul lieu tous les intervenants, et en particulier les paramédicaux - des diététiciennes, psychologues, infirmières coordinatrices en soins oncologiques et une esthéticienne - autour des patients oncologiques. Ce regroupement améliore la communication et le trajet du patient. Les cinq infirmières coordinatrices sont les chevilles ouvrières du parcours de soins des patients en coordonnant, entre autres, tous les médecins qui interviennent, et en organisant les mises au point et les traitements. Elles sont aussi les personnes de référence pour le patient et sa famille. La prise en charge d'un patient oncologique est devenue tellement complexe que nous ne pourrions plus le faire sans ces professionnelles. C'est bien de prendre des décisions lors des réunions médicales pluridisciplinaires, mais après il faut les mettre en oeuvre. D'autant plus que certains patients sont sous traitement à vie", commente le Dr Leleux. Depuis quelques années, l'activité du service d'onco-hématologie connaît une progression constante. Les six oncologues y réalisent 9.000 consultations par an. En 2021, 4.150 traitements ont été effectués en Hôpital de jour oncologique. Treize lits permettent d'accueillir une vingtaine de patients par jour. "Nous avons connu une petite stagnation de l'activité de l'hôpital de jour durant le Covid, mais ensuite nous avons continué à travailler quasi normalement. Aujourd'hui, nous constatons un effet retard: il y a eu de nombreux diagnostics tardifs en raison de l'annulation des programmes de dépistage ou de la crainte qu'avaient les patients de venir consulter durant cette période. Nous devons donc traiter actuellement des cas plus complexes dont le pronostic est moins bon", précise le Dr Leleux. L'espace Carpe Diem est intégré, au même titre que les consultations et traitements médicaux, dans les nouvelles infrastructures. Il accueille les paramédicaux qui soutiennent les patients durant leur traitement. Le service social fournit également des renseignements aux patients. Le service de radiothérapie de l'hôpital vient d'être équipé de deux accélérateurs linéaires de dernière génération (Truebeams) et d'un scanner de simulation directement accessible dans le service. Toutes les technologies sont réunies sur un même plateau. "Nous pouvons accueillir, en vitesse de croisière, 35 patients par machine soit 70 à 80 par jour", explique le Dr Cathy Mahin, cheffe du service de radiothérapie, précisant que les nouveaux équipements permettent de travailler plus rapidement et sont plus ergonomiques au niveau de leur utilisation. "En outre, nous réalisons de plus en plus des traitements hypo-fractionnés qui nous donnent l'occasion de réduire le nombre de séances. Par exemple, on peut passer de 30 séances pour le traitement d'une petite tumeur pulmonaire à quatre séances grâce à l'évolution de la radiothérapie stéréotaxique."Grande nouveauté: un astucieux système d'identification du patient par empreinte palmaire signale son arrivée dans la salle d'attente et ouvre l'accès à son dossier, son matériel de positionnement et son traitement. "Il n'y a pas d'erreur possible. Bien plus encore, ce système relié à trois caméras fixées dans le plafond contrôle sa position en temps réel apportant une sécurité maximale car s'il détecte un mouvement trop important du patient, il arrête l'irradiation automatiquement", explique le Dr Mahin. Autre bon en avant: le gating ou radiothérapie synchronisée sur la respiration permet de tenir compte du mouvement respiratoire pour traiter de façon plus précise et diminuer de la sorte les réactions secondaires du patient. "Nous prenons actuellement en charge 600 patients par an et pouvons doubler ce chiffre sur le site du CHU Tivoli", ajoute le Dr Mahin qui souligne que les patients, les médecins et les infirmières spécialisées apprécient ces trois nouvelles machines et l'aménagement spacieux des locaux. "Notre service n'a pas de problème d'attractivité. Nous sommes au complet. Nous devons travailler en équipe et cela fonctionne bien", confie, le sourire aux lèvres, la radiothérapeute. Or, comme nous le révélions récemment dans notre journal (jdM N°2723), plusieurs hôpitaux souffrent d'une pénurie de technologues en radiologie et radiothérapie. "Notre équipe est très dynamique, ainsi que nos physiciens qui se forment continuellement aux nouveautés technologiques", ajoute Cathy Mahin. Les longs travaux, dont la création de deux bunkers pour abriter les accélérateurs linéaires, qui se sont déroulés pendant que les services continuaient à fonctionner ne sont déjà plus qu'un mauvais souvenir. "Nous avons tout fait pour pouvoir poursuivre les traitements des patients durant la crise sanitaire en organisant au mieux les circuits Covid", souligne Cathy Mahin.