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Est-on en train d'organiser délibérément une pénurie médicale? C'est la question que se posent certains députés wallons sachant que seulement la moitié des 1.100 étudiants rentrés en médecine cette année recevront un des 505 numéros Inami prévus. "Il est vrai que les médecins généralistes sont sous pression. On sait à quel point on a besoin de médecins généralistes en Wallonie", affirme Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé . "Je pense que c'est le cas aussi en Flandre et encore plus à Bruxelles. Une limitation de leur nombre risque inévitablement de diminuer les capacités de résilience du système des soins de santé. Il faut prendre des décisions basées sur les faits, répondre aux besoins de la population et non se retrancher derrière des idéologies."La création d'un organe de planification interfédéral est sur les rails pour se pencher sur cet épineux problème. Les travaux débuteront bientôt. Cet organe permettra à la région, dont le contingentement n'est pas la matière, de faire entendre sa voix et ses besoins. Il permettra également de comparer les cadastres wallon et fédéral, basés sur des ressources différentes. "La source des données sur lesquelles travaille l'autorité fédérale, à savoir les revenus des médecins sur base de l'Inami, n'est pas constituée dans le but d'évaluer leur charge de travail, ce qui fait que l'on peut arriver à des résultats surprenants et à des conclusions trop hâtives", estime Christie Morreale . "Je me réjouis d'apprendre que le SPF Santé publique vient de lancer un marché public destiné à affiner son cadastre. Cela permettra d'améliorer la méthode qui définit l'ETP d'un médecin sous statut professionnel indépendant et puis d'identifier aussi des facteurs qui expliqueront la différence territoriale des niveaux moyens ETP constatés."Pourquoi ne pas se baser sur le cadastre wallon, qui permet lui d'identifier les besoins? "Deux éléments ne permettent pas de remplacer ce cadastre par celui établi par la Wallonie", répond la ministre. "Premièrement, ce dernier ne concerne que les médecins généralistes. Or, la planification réglementée par le niveau fédéral concerne la totalité des médecins en médecine curative. Deuxièmement, les données ne sont pas nécessairement exactement comparables. Il faudrait tendre vers une harmonisation des deux systèmes. J'entends bien défendre cette position lorsque l'organe interfédéral sera mis en place."