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Déjà responsable du cahier de l'Herne consacré à Michel Houellebecq, Agathe Novak-Lechevalier démontre avec Houellebecq, l'art de la consolation comment, loin du cynisme, du désespoir et du collapsisme dont on l'accuse souvent, l'écrivain est en fait un auteur de la consolation, en puisant dans son oeuvre surtout poétique et quasi dans les silences et les blancs qu'il laisse... synonymes d'espoir. Que cette ancienne de l'École Normale Supérieure soit une spécialiste de la littérature du dix-neuvième siècle n'a rien d'étonnant à voir l'amour que porte Houellebecq à Baudelaire, Balzac et La Martine notamment. En tout cas, son propos qui évidemment ne concerne pas Anéantir le dernier livre - dont les critiques contrastées ont fait l'objet d'un rejet parmi même certains de ses plus grands laudateurs - met à bas l'idée que le style de Houellebecq serait de plate forme (à l'image du titre d'un de ses livres), et si elle la commente, ne la juge pas, en étayant son propos d'extraits de l'ensemble de ses publications depuis l'essai sur Lovercraft jusqu'à Soumission (l'essai précède Sérotonine) en passant par les recueils de poésie où se déploie selon l'auteur la vraie nature de Michel Thomas de son véritable nom. Un nom qui, chez un auteur qui, revendiquant le besoin de mysticisme chez l'homme sans pour autant être religieux, parait bien plus révélateur que celui qu'il a choisi en tant qu'écrivain, lui qui, dans ses écrits, n'arrête pas de toucher du doigt la triste réalité... dans l'espoir de la transcender.